L’obligation à cinq ans du groupe coopératif Tereos, premier sucrier français, a perdu plusieurs points ces dernières semaines, dans un marché des obligations à haut rendement impacté par la remontée des taux d’intérêt.
Emise par Tereos Finance Group 1, une filiale financière de la coopérative chargée de lever des fonds sur les marchés des capitaux, l’obligation se traitait encore non loin de ses plus hauts historiques en début d’année, autour des 106% du nominal.
Désormais, l’investisseur peut se positionner sur cette émission à un cours indicatif de 101,44% du nominal, de quoi escompter un rendement annuel de 3,82%.
Cette émission de type senior non-sécurisé, d’une taille de 400 millions d’euros, est notée « BB » dans la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s et Fitch Ratings. Elle nécessite une mise de fonds de 100.000 euros.
Retour aux bénéfices
Tereos, qui transforme des matières premières agricoles en sucre, en alcool et en amidon, se présente comme le troisième groupe sucrier au niveau mondial, le premier groupe sucrier français (marque Beghin Say et La Perruche) et le troisième acteur sur le marché brésilien.
La coopérative réunit 12.000 agriculteurs et compte 49 sites industriels de par le monde, dont une vingtaine sur son territoire domestique.
Au terme de son exercice fiscal annuel bouclé le 31 mars dernier, le groupe avait généré un chiffre d’affaires en hausse de 14,7% à 4,8 milliards d’euros. Une croissance qui s'explique principalement par la hausse des prix du sucre et la montée en puissance de l’activité de négoce internationale, avait souligné la coopérative dans son rapport annuel.
Cette dernière avait renoué au passage avec les bénéfices, soit 73,1 millions d'euros à comparer d’une perte de 21,6 millions un an plus tôt.
Fin des quotas européens
L’exercice actuel coïncide avec la fin des quotas européens intervenue le 1er octobre dernier, une petite révolution dans le secteur. Il faut savoir que depuis un demi-siècle, les producteurs européens avaient un quota à ne pas dépasser, en contrepartie d’un prix assuré. Désormais, s’ils pourront produire autant de sucre qu’ils le veulent, le prix minimum de 25 euros la tonne ne sera lui plus garanti.
En d’autres termes, c'est désormais le marché mondial qui décidera. Dans cette perspective, Tereos a investi ces dernières années plus d’un demi-milliard d’euros dans ses sucreries françaises afin d'améliorer leurs performances et l'efficacité énergétique.
On notera à ce titre qu’en début de semaine, Tereos a indiqué avoir transformé plus de 20 millions de tonnes de betteraves en France pour la première saison post-quotas, soit une hausse de 30%, conforme à ses prévisions.
Le rendement a atteint 95 tonnes par hectare (sur un total de 215.000 hectares), un niveau qualifié d’exceptionnel par la direction et qui reflète "un progrès agronomique continu et une météo favorable".