L’actualité se bouscule pour CVS Health. Quelques heures après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes, et bien accueillis à Wall Street, le groupe de “drugstores” et de gestion de prescriptions médicales aux Etats-Unis a annoncé une offre de rachat de plusieurs souches obligataires, financée par l’émission de trois nouvelles obligations.
Le montant total levé s’élève à 3,5 milliards de dollars, ventilé sur les échéances 2024, 2026 et 2029 avec des coupons de respectivement 2,625%, 3% et 3,25%. Libellées par coupures de 2.000, les obligations au statut de dette senior non garantie sont bien orientées dans les premiers échanges sur le marché secondaire. Par exemple, le titre à maturité 15 août 2029 est disponible à 99,54% du nominal, correspondant à un rendement de 3,31%.
CVS Health semblent donc profiter d’un vent favorable né de la publication des résultats trimestriels supérieurs aux attentes et du relèvement de ses prévisions de bénéfice annuelles, dans un contexte de prix plus élevés des médicaments de marque et d’un plus grand nombre d’ordonnances traitées durant le trimestre écoulé (+19% en glissement annuel).
Le chiffre d'affaires a atteint 63,43 milliards de dollars, en hausse de 35% en glissement annuel, principalement en raison de l’acquisition de l’entreprise d’assurance-maladie Aetna pour 70 milliards de dollars. Les analystes avaient anticipé 62,65 milliards de dollars.
CVS Health, qui a réalisé l’année dernière un chiffre d’affaires 195 milliards de dollars, tire l’essentiel de ses revenus de deux pôles : l’activité de distribution de détail de médicaments (ventes de produits pharmaceutiques sur ordonnance ou non, à travers un réseau de plus 9.900 points de vente aux Etats-Unis, à Puerto Rico ou au Brésil et via internet) et l’activité de « pharmacy benefit manager » ou PBM.
Un PBM est un intermédiaire qui négocie, dans l’intérêt des compagnies d’assurances, les prix des médicaments auprès des laboratoires, en vue d’obtenir des rabais sur les prix lors de l'achat de stocks de médicaments. Il arrive toutefois que ces rabais ne soient pas toujours répercutés au consommateur final, au grand dam de l’administration Trump qui a fait de la baisse du coût des médicaments une priorité. Elle avait dès lors introduit une proposition visant à réduire ces ristournes, avant de faire marche arrière en juillet, au grand soulagement des acteurs du secteur pour lesquels « le plan constituait un fardeau», selon Ross Muken d’Evercore ISI,cité par Zonebourse. Une décision saluée également par le patron de CVS Health, Larry Merlo, en marge des résultats trimestriels.
Mais CVS Health fait toujours face à un certain nombre de menaces, lesquelles peuvent expliquer le recul de l’action depuis le début de l’année. Ses pharmacies sont notamment confrontées à la concurrence d’Amazon (NASDAQ:AMZN), via sa filiale de distribution PillPack, qui a déjà incité un autre opérateur historique de l’industrie pharmaceutique américaine, Walgreens, à annoncer la fermeture de 200 points de vente. CVS Health doit également prouver aux investisseurs qu’il peut réussir l’intégration de l’assureur en soins de santé Aetna.