En marge du rachat de Twitter (NYSE:TWTR) par Elon Musk pour 44 milliards de dollars, les obligations émises par le réseau social vont être rachetées de manière anticipée. C’est ce que relate l’agence Bloomberg.
Suite de la clôture du rachat, Twitter rachètera ainsi les obligations à maturité 2027 (assorties d’un coupon de 3,875%) et 2030 (assorties d’un coupon de 5%) à un prix de 101% du nominal.
Au montant du remboursement seront ajoutés les intérêts courus. C’est ce qu’indique un document déposé par le réseau social auprès des autorités américaines de régulation des marchés, dont a eu vent l’agence Bloomberg.
Les prospectus d’émission exigaient en effet que Twitter rembourse ses emprunts obligataires en cas de changement de contrôle de l'entreprise.
Ces obligations avaient été émises en 2019 et avaient permis à Twitter de lever 1,7 milliard de dollars.
Musk avance ses pions
Alors que le rachat a été entériné lundi dernier, Musk n’a pas attendu pour commencer à façonner le petit oiseau bleu à sa guise. L'une des premières mesures du trublion de la tech a été de licencier quatre des plus hauts dirigeants de l'entreprise, dont Parag Agrawal, le directeur général, de même que la moitié des salariés du groupe.
Le patron de Tesla (NASDAQ:TSLA) et Space X entend également monétiser la plateforme jusqu’alors gratuite, via un abonnement mensuel de 20 dollars pour les utilisateurs souhaitant obtenir le statut "vérifié".
L’effet "Elon Musk" semble en tout cas susciter la curiosité. Une note interne montre que depuis le rachat, la croissance d’utilisateurs actifs aurait augmenté de plus de 20%, et que le nombre de comptes pouvant générer des revenus dépasserait désormais les 250 millions d’unités.
En revanche, les annonceurs se montrent réticents, le rachat par Elon Musk et ses propos sur la liberté d'expression faisant craindre un regain de désinformation sur la plateforme.
Le milliardaire excentrique a d’ailleurs déjà été mis à l'épreuve après avoir publié (et supprimé par la suite) un tweet propageant une théorie du complot en marge de l’attaque au marteau contre le mari de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, le 28 octobre dernier.
Renvoyant à un lien vers le site conservateur "Santa Monica Observer", qui propageait des informations non vérifiées sur l’agression, "Il y a une petite possibilité que les apparences soient trompeuses", avait tweeté Elon Musk.
Ce dernier réagissait à un tweet d’Hillary Clinton fustigeant les théories du complot véhiculées par le parti républicain.
Assurément, l’épisode met en évidence les pressions auxquelles Musk, qui s'est autoproclamé "absolutiste de la liberté d'expression", est désormais confronté dans la gestion de Twitter, notamment en ce qui concerne les limites à imposer à la désinformation et aux discours haineux.
Exode des annonceurs
Si Elon Musk avait célébré par "l’oiseau est libéré" le rachat de Twitter, les annonceurs espèrent eux que "l’oiseau reste en cage".
Comme le souligne le journal L’Echo dans son édition de mardi, la liste des entreprises se détournant de Twitter s'allonge d’ailleurs de jour en jour.
On pense à General Mills (Cheerios et les glaces Häagen Dazs), Mondelez (Biscuits Oreo), United Airlines, Pfizer (NYSE:PFE), Gilead (NASDAQ:GILD), General Motor, Audi ou encore Stellantis.
Havas (EPA:HAVA) Media Group, l'unité de publicité de Vivendi (EPA:VIV), recommanderait également à ses clients de suspendre temporairement leurs publicités sur Twitter aux États-Unis en raison d'inquiétudes quant à la capacité de l'entreprise à contrôler son contenu, relate The Wall Street Journal.
De quoi peut être pousser dans ses retranchements Elon Musk, sachant que l’oiseau bleu tire 90% de ses revenus de la publicité.