Le bijoutier-horloger Thom Europe, qui détient des marques comme Marc Orian, Trésor ou encore Histoire d’Or, vient de procéder au placement de 346 millions d’euros d’obligations à cinq ans.
La nouvelle obligation affiche une maturité égale au 15 juillet 2019 et un coupon de 7,375%. Les premiers prix sur le marché secondaire tournent autour des 99,75% du nominal, ce qui porte le rendement à 7,43%.
Ce dernier dépasse même les 10%, si l’on tient compte de l’hypothèse d’un rachat par l’émetteur le 15 juillet 2016, comme le stipule les conditions à l’émission, à 105,531% du nominal.
Cette obligation est particulièrement rémunératrice. La prime de rendement par rapport à des obligations de maturité comparable et jugées sans risque comme le Bund allemand à cinq ans dépasse en effet les 700 point de base (7%).
Les investisseurs tiennent notamment compte du rating « B » (High Yield) attribué par Standard & Poor’s et « B2 » par Moody's. Notons que la coupure minimale de négociation s’élève à 100.000 euros.
Issu de la fusion entre Histoire d'Or et Marc Orian
Issu en 2011 de la fusion entre Histoire d'Or et Marc Orian, la holding Thom Europe SAS est également propriétaire de la marque Trésor et depuis peu, d’une trentaine de bijouteries du réseau Piery.
Ces différentes enseignes ont comme point commun d’être spécialisées dans la vente de bijoux au sein des centres commerciaux. A ce titre, Histoire d'Or compterait plus de 300 magasins et autres points de vente, Marc Orian et Trésor respectivement une centaine chacun. Selon le Figaro, Thom Europe revendiquerait 7,50% de part du marché national de la bijouterie-horlogerie. Thom Europe pèserait par ailleurs 450 millions d'euros de chiffre d'affaires sur un marché de la montre et de la bijouterie dont la valeur s'élèverait 5,15 milliards d'euros.
L’opération obligataire sous revue intervient dans le cadre du refinancement de la dette du groupe. Les fonds levés devraient en effet permettre à Histoire d'Or de rembourser la dette bancaire élaborée à l’occasion de son rachat par le fonds d'investissement Bridgepoint, en octobre 2010.
Recul de 4% pour les ventes françaises de bijouterie et d'horlogerie en 2013
Selon le comité professionnel Francéclat, les ventes françaises de bijouterie et d'horlogerie ont reculé de 4% en 2013. La production serait également en baisse, à 7% d’après les chiffres du bilan du secteur.
Notons qu’au cours des cinq premiers mois de l'année en cours, le recul en glissement annuel s’afficherait dans les galeries marchandes à 1%. Un contexte dans lequel Thom Europe se targue d'être à contre-courant, revendiquant une croissance de 2,9 % en 2013, relaye le Figaro.
Une société «très leveragée»,
Une fois ce refinancement bouclé, les investisseurs se retrouveront exposés à une entreprise très leveragée, soulignait Moody's dans un rapport dédié à l'émission obligataire.
Avec une dette brute de 6,5 fois l'Ebitda à fin juin. Le bijoutier verra également sa trésorerie réduite à 10 millions d'euros, a précisé l'agence de notation.