Rarement un mois d’aout n’aura été aussi cauchemardesque en termes de volatilité sur les marchés financiers.
Bien sûr, c’est mieux que certains étés meurtriers comme celui que nous avons vécu l’an dernier avec le krach chinois. Mais voir le CAC 40 perdre 1 point sur l’ensemble du mois démontre bien que l’ennui prédomine. Les investisseurs hésitent à prendre des positions, attendant une éventuelle hausse des taux avant de choisir un chemin définitif. Les spécialistes que je rencontre semble expédier les affaires courantes, sauf dans le monde des petites et moyennes capitalisations ou il y eu bon nombre d’opérations financières (OPA sur Antevenio (PA:ALANT), Tronics (PA:ALTRO), Medtech (PA:ROSA) ou encore Maurel et Prom (PA:MAUP)). Il y a même eu de grosses déceptions dans le monde des grosses capitalisations durant le mois d’août. Regardez par exemple Sanofi… C’est tout simplement la plus forte baisse du mois d’août avec un recul proche des 10%.
Cette fois çi, il n’y a plus de doutes à avoir. Le laboratoire pharmaceutique est devenue la troisième capitalisation boursière de la place parisienne avec une capitalisation de 89 milliards d’euros, nettement derrière Total (PA:TOTF) avec 108 milliards d’euros et surtout L’Oréal (PA:OREP) avec 95 milliards d’euros.
L’été a été difficile pour Sanofi (PA:SASY) avec notamment la polémique liée à la Depakine.
Cet antiépileptique pris par plus de 10000 femmes enceintes entre 2007 et 2014 provoquerait des malformations et des retards chez le foetus. S’ajoute également le fait que CVS Caremark, la deuxième chaîne pharmaceutique américaine, a décidé de retirer dès l’an prochain Le Lantus et le Toujeo de la liste des médicaments qu’il rembourse au nom des assureurs santé. Ces médicaments contre le diabète étaient censés être un relais de croissance pour le groupe, notamment le Toujeo, un antidiabétique de nouvelle génération sensé redynamiser les ventes du groupe français dans le secteur.
Pour ne rien arranger, Sanofi s’est fait souffler Medivation, la société de biotechnologique américaine. C’est finalement le géant Pfizer qui met la main sur cette pépite pour la bagatelle de 14 milliards de dollars… C’est bien sûr une très mauvaise nouvelle pour Sanofi, car cette transaction lui aurait permis de monter en puissance dans sa division oncologie tout en améliorant ses résultats. Bien sûr, il y a d’autres cibles… Mais le groupe français n’avait pas besoin de ça alors que son premier semestre a été assez médiocre sans être franchement mauvais.
Son résultat net a par exemple reculé de 8,7% sur le premier semestre à 1,7 milliard d’euros, ce qui est conforme au consensus mais en baisse tout de même…
Reste à se demander ce qu’il faut faire avec ce titre, en recul de 20% en un an. Il semble que les mauvaises nouvelles sont en partie intégrées dans les cours du Bourse. Le titre est revenu sur un PER de 12 et une Ve/ebit de 10, ce qui n’est pas très cher… à condition qu’il y ait un bon newsflow, ce qui n’est pas gagné.