A défaut de statistiques américaines à se mettre sous la dent, nous avons plus de temps à consacrer aux scénarios des uns et des autres pour 2017.
Selon Jonathan Krinsky, l’analyste technique en chef de MKM Partners (le K, c’est pour Krinsky), les indices américains sont sur le point de s’extraire « par le haut » d’un vaste canal de consolidation 2000/2016 (dont le plancher a été testé en octobre ou mars 2009), ce qui devrait permettre au S&P500 ou au Dow Jones de doubler de valeur d’ici 2020 et de tripler d’ici 2024.
L’année 2017 devrait être celle de la fulgurante accélération consécutive au « breakout » haussier, ce qui pourrait se traduire par une hausse de 30 à 50% en quelques trimestres (comme en 1987 ou fin 1995). Est-ce que nous constaterons des PER de 29 sur le S&P d’ici fin 2017 (la moyenne historique c’est 14,5), Jonathan Krinsky ne nous le dit pas.
Les analystes de Goldman Sachs (GS) prêchent symétriquement pour le renoncement à tout objectif ambitieux : 2017 risque d’être une année terriblement ennuyeuse avec un S&P500 qui retomberait de -3 ou -4% d’ici fin mars 2017, pour se redresser vers 2.150 fin juin, puis 2.175 fin septembre, avant de finir l’année sur un retour à la case départ, c’est à dire les 2200 points actuels.
C’est grosso modo le même genre de scénario que celui dévoilé en décembre 2015 (alors que le « Brexit » ne devait pas avoir lieu, Donald Trump ne devait pas être élu) : les « trumponomics » ne changent rien à l’affaire.
L’Euro Stoxx prendrait selon GS sa revanche sur Wall Street avec un gain de +6% au cours du 1er semestre 2017, avant de plafonner jusque vers la fin de l’année.
Les acheteurs américains n’y gagneront rien puisque l’euro devrait rechuter jusqu’à atteindre la parité contre dollar d’ici 12 mois… ce qui annulerait la hausse des actions.
Le pétrole (WTI) devrait gagner 5$ par trimestre jusqu’à atteindre 60$ fin 2017.
En ce qui concerne les taux d’intérêt : le Bund affichera d’ici 12 mois 0.80% contre 0.216%, les T-Bonds US 2.75% contre 2.35% aujourd’hui.
On peut préférer les prévisions de Jonathan Krinsky qui vit dans le monde merveilleux de l’analyse technique où les actions sont insensibles aux variations de taux d’intérêt, aux trimestres de baisses des profits qui s’enchaînent, aux désordres géopolitiques. Ne riez pas ! Car depuis 2 ans, Golman Sachs a tort et Krinsky a raison !