L’entreprise canadienne Barrick Gold (TO:ABX) est présente sur le terrain obligataire avec un emprunt d’une durée résiduelle de huit ans (avril 2022). Sur base des derniers prix indicatifs de l'obligation (+/- 97% du nominal), son rendement annuel est porté à 4,35% en dollar.
Les intérêts sont versés sur une base semestrielle (2x 1,925%) les 1er avril et 1er octobre de chaque année jusqu'à l'échéance. L'emprunt bénéficie d'un rating « BBB » chez Standard & Poor’s et totalise 1,2 milliard de dollars (coupures de 2.000 dollars). Au-delà du risque « émetteur », la devise d’émission implique donc un risque de change.
Pénalisé par la baisse du cours de l’or
Au même titre que d’autres acteurs du secteur tels que le groupe sud-africain AngloGold (JO:ANGJ) ou le canadien Goldcorp (TO:G), Barrick Gold doit faire face à la baisse du cours du métal jaune.
L’or vient en effet de connaître sa deuxième année consécutive de baisse. Après s’être écroulé de 28% en 2013, il a clôturé l’année 2014 sur une baisse de 1,5% à 1.184 dollars l’once. Et ce malgré un rebond de près de 6% enregistré au mois de décembre, soutenu par la demande de l’Inde et de la Chine, les deux principaux consommateurs d’or.
Si les tensions géopolitiques pourraient remettre l'or au devant de la scène cette année, la hausse des taux d'intérêt américains prévue au deuxième semestre 2015 pourrait en revanche inciter les investisseurs à se tourner vers des actifs plus rémunérateurs. En outre, la hausse du dollar qui devrait se poursuivre cette année de l’avis de nombreux analystes, est traditionnellement peu favorable au métal précieux.
Les rendements obligataires en hausse
Face à ces perspectives, les créanciers obligataires des différents producteurs ont révisé à la hausse leurs exigences en termes de prime de risque ces derniers mois. Car le recul des prix du métal jaune se traduit par une baisse des revenus des sociétés aurifères, limitant leurs capacités à réduire leur endettement ou à financer les investissements nécessaires au maintien de la rentabilité.
Les agences de notation semblent plus nuancées. Moody's a confirmé début novembre le rating de la dette « senior non garantie » de Barrick Gold à « Baa2 ». La perspective de la note est toutefois négative. Une dégradation n’est donc pas à exclure.
Moody's part de l'hypothèse que « la société va continuer à prendre des mesures énergiques pour réduire le fardeau de sa dette et alléger la pression croissante créée par la baisse des cash-flows, dans un environnement marqué par la faiblesse des prix de l’or ».
L’entreprise canadienne devrait également être capable de gérer sur une longue période le scénario d'un prix du métal jaune au plus bas, grâce à la qualité de ses mines, l’importance de ses activités dans le cuivre et un « excellent niveau de liquidité ».
La perspective négative souligne les risques liés à la mise en œuvre du plan de désendettement et à une éventuelle dégradation des ratios financiers de Barrick Gold, si les prix devaient se maintenir durablement en dessous de 1.200 dollars l’once.