Malgré la tendance haussière de ces derniers jours, l’obligation Roche (SIX:ROG) Finance Europe d’une durée résiduelle de moins de deux ans se négocie avec une nette décote sur le marché secondaire. Partant, le rendement dépasse la barre de 3%.
En effet, cette souche obligataire émise par Roche Finance Europe, une structure du groupe pharmaceutique suisse éponyme, affiche une maturité égale au 25 février 2025 pour un coupon de 0,875%. Mais avec un prix de 97% du nominal, le rendement atteint 3,23% pour un emprunt qui bénéficie d’un rating « AA » chez Standard & Poor’s, dans la catégorie « Investment grade ». Notez que la coupure est de 1.000 euros.
RVT-301
Les créanciers obligataires ont donc plutôt bien encaissé l’annonce (ce 27 octobre) par Roche du rachat de Telavant Holdings dans le cadre d’un deal de 7,25 milliards de dollars (+/- 6,9 milliards d’euros). Telavant est détenu par Roivant et Pfizer (NYSE:PFE).
« Roche obtient les droits de développement, de fabrication et de commercialisation du RVT-3101 (un traitement expérimental, NDLR) aux États-Unis et au Japon pour le traitement des maladies inflammatoires de l'intestin et potentiellement de nombreuses autres maladies », a déclaré l’entreprise suisse dans son communiqué.
Plus que le montant de la transaction, les investisseurs ont donc regardé le potentiel offert par cette acquisition. En effet, l’opération va permettre au numéro un mondial de l’oncologie de se diversifier dans le traitement des maladies inflammatoires de l’intestin, comme la colite ulcéreuse et la maladie de Crohn, face à son activité vieillissante de traitements contre le cancer.
Nouveau souffle ?
Les maladies inflammatoires de l'intestin sont un groupe de troubles gastro-intestinaux chroniques avec près de 8 millions de personnes diagnostiquées dans le monde, selon Roche. Parmi celles-ci, 80% de tous les individus ne connaissent pas de rémission durable, précise encore le laboratoire suisse. Il ajoute aussi que « compte tenu du nouveau mode d’action de l’anticorps ciblant à la fois l’inflammation et la fibrose, il pourrait potentiellement être appliqué à plusieurs autres maladies ».
Le groupe basé à Bâle pourrait ainsi trouver un nouveau souffle alors qu’il a été pénalisé par la forte baisse des ventes de produits contre le Covid-19 et par un franc suisse fort, sur base des derniers résultats trimestriels publiés. Roche a toutefois confirmé ses prévisions pour l’ensemble de l’année.