L’effet Trump sur les marchés actions s’est rapidement estompé comme l’a montré la consolidation du CAC 40 entamée à partir de mercredi. L’engouement des investisseurs dans la foulée de l’élection présidentielle américaine n’avait strictement rien de rationnel. Les fondamentaux ont logiquement repris le dessus, en particulier l’évolution du prix du baril de pétrole qui a une influence conséquente sur le cours du CAC 40. L’issue de la réunion de l’OPEP du 30 novembre, qui est de plus en plus incertaine, jouera un rôle moteur en bourse en cette fin d’année.
Le panorama présenté par les indicateurs macroéconomiques américains est celui d’une économie en fin de cycle. Les ventes au détail ont, certes, connu leur plus forte appréciation en l’espace de deux ans, mais, dans le même temps, les ventes des grands magasins continuent de chuter. En outre, l’Empire State Manufacturing a affiché un fort rebond mais les indicateurs concernant l’emploi sont plus négatifs et l’optimisme décline. Dans ce contexte, il est probable que la présidence Trump soit marquée par une nouvelle récession. C’est une quasi-certitude. Dans l’histoire américaine, ce sont pendant les années Clinton que les Etats-Unis ont connu leur plus longue période d’expansion économique (40 trimestres !).
Sur le marché obligataire, le « retour à la normale » se poursuit du fait d’anticipations en hausse concernant l’inflation (sous l’effet d’une appréciation du prix global des matières premières, +2,3% en septembre 2016 par rapport à septembre 2015 selon les données de la Banque Mondiale). Ce mouvement n’est en rien inquiétant et ne reflète pas l’émergence d’un risque obligataire réel. Depuis son point bas de l’été (niveau plancher), le taux de rendement moyen des obligations souveraines mondiales (toutes maturités confondues) est passé de 0,65% à 1,18%. Cette tendance devrait légitimement se poursuivre en direction de 1,50% (objectif à six mois).