Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Le facteur le plus important de tous, c’est le resserrement inattendu (par le marché) des conditions monétaires que la Fed et la BCE pourraient opérer ces prochains jours. En fait, Mario Draghi a lui aussi utilisé les forward guidance en disant, jeudi 7 septembre, qu’il ne prenait aucune décision maintenant mais que « des décisions importantes seront prises en octobre ». Comment cela, « inattendu » ? La Fed et la BCE ne sont-elles par examinées au microscope par tous les analystes de Wall Street ? Comment des êtres aussi brillants ne pourraient-ils pas le voir venir ? Voici la raison : la Fed elle-même ne le voit pas venir. Pour les marchés, il est évident que la Fed ne relèvera pas les taux lors de la réunion du FOMC de ce jour : nous le disons d’ailleurs à nos lecteurs depuis des mois.
Les marchés attribuent également une faible probabilité, environ 30%, à un relèvement des taux en décembre. Notre taux de probabilité est encore plus faible que celui des marchés. Selon nous, il y a 10% de chances que la Fed relève les taux en décembre, si l’on se base sur les récentes tendances en matière de désinflation. Or si la Fed ne relève pas les taux, comment va-t-elle opérer ce resserrement ?
En normalisant son bilan. C’est l’expression utilisée par la Fed pour réduire la masse monétaire en ne rachetant pas de nouvelles obligations lorsque les bons du Trésor et les crédits immobiliers arriveront à maturité. Sans vendre une seule obligation, la Fed a l’intention de réduire son bilan en laissant les anciennes obligations arriver à maturité, en percevant l’argent (qui disparaît) et en ne faisant rien d’autre. Ce processus de normalisation du bilan est à l’opposé de l’assouplissement quantitatif (QE). On doit l’appeler « resserrement quantitatif » (QT, pour quantitative tightening), bien que la Fed refuse d’appeler un chat un chat.
La Fed fait comme si tout ce processus allait se « dérouler en arrière-plan » (ses propres mots), et n’avoir aucun impact sur les conditions monétaires. C’est absurde. Comment, dans ce cas, six années de QE (2008-2014) pourraient-elles exercer un effet de stimulation, si un QT ne peut exercer un effet de contraction ? La Fed souhaite que les investisseurs et les marchés fassent comme si cela n’existait pas. On dirait bien qu’elle a même réussi à se duper elle-même. Selon moi, et selon d’autres chercheurs, 500 Mds$ de QT représenteraient l’équivalent d’un relèvement des taux de 0,25%. Le QT sera annoncé le 20 septembre, et devrait débuter à ce moment-là, ou un peu avant la fin de l’année 2017. Les marchés n’attendent pas qu’un relèvement effectif des taux se produise. Ils regardent vers l’avenir, élaborent leurs attentes, et ajustent les cours en temps réel. Le resserrement opéré par la Fed est pour aujourd’hui, à cause du QT, et malgré l’absence de relèvement des taux.
En ce qui concerne la BCE, elle a environ trois ans de retard sur la Fed. La BCE n’est même pas prête à relever les taux ou à procéder à une normalisation de son bilan. Mais elle est prête à opérer un « tapering » en octobre. Cela signifie qu’elle va réduire ses rachats d’obligations mensuels. La chancelière allemande Angela Merkel doit faire face à une élection cruciale le 24 septembre prochain. Or l’Allemagne commence à subir une inflation un peu supérieure à ce qu’elle souhaiterait. Draghi et les autres élites mondialistes ont besoin qu’Angela Merkel l’emporte, afin de contrer la vague nationaliste du Brexit et de l’élection de Trump. Or, les Allemands redoutent l’inflation. Draghi a donné un coup de pouce à Angela Merkel, le 7 septembre, en montrant qu’il a bien l’intention d’opérer un resserrement pour contrer l’inflation allemande avant qu’elle n’accélère. Il a donc annoncé des mesures fortes pour octobre. C’est là que la BCE commencera son tapering.
De nombreux analystes refusent de qualifier de « tapering » ce type de resserrement car la BCE rachète encore des obligations. Mais c’est également absurde. Sur les marchés, tout se produit par rapport à la situation d’avant et d’après. Si vous achetez moins d’obligations, il s’agit d’un resserrement des conditions par rapport aux conditions antérieures. Janet Yellen et Mario Draghi vont tous deux opérer un resserrement de façons inattendues. Les investisseurs qui se préparent dès maintenant pourraient récolter de jolis gains… Et notamment en jouant une crise financière et monétaire sur les marchés émergents, car elle sera semblable à celle que nous avons vécue en mai 2013.
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