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France: l’hiver se prolonge

- Le marché du travail continue de se détériorer, de pair avec l’activité. L’emploi a reculé de 0,3% au quatrième trimestre 2012, comme le PIB.

- La question n’est plus de savoir si, mais quand et à quel point, le record historique du nombre de demandeurs d’emploi atteint en 1997 sera battu.

- Les diverses mesures prises par le gouvernement devraient ralentir la hausse du taux de chômage. Une inversion de la courbe d’ici la fin 2013 est néanmoins improbable.

En France, comme dans la plupart des pays de la zone euro et à l’exception notable de l’Allemagne, la situation du marché du travail continue de se détériorer. Depuis la mi-2011, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A (aucune activité exercée dans le mois) s’est envolé. La courbe est presque aussi pentue que pendant la profonde récession de 2008-2009. Entre mai 2011 et janvier 2013 (dernier point connu), environ 460 000 personnes sont venues grossir les rangs des demandeurs d’emploi. Au dernier décompte, ils étaient 3,169 millions. La question n’est plus de savoir si, mais quand et à quel point, le record historique de 3,196 millions de chômeurs atteint en janvier 1997 sera battu.

La remontée du taux de chômage depuis le printemps 2011 semble comparativement moins violente mais elle n’en est pas moins importante, en ligne avec la baisse de l’activité (cf. graphique 1). Le taux de chômage est passé de 9,5% au deuxième trimestre 2011 à 10,6% au quatrième trimestre 2012. Eurostat l’estime à 10,6% en janvier 2013. Le précédent pic historique de 11,2% en 1997 n’est qu’un peu plus d’un demi-point au-dessus. D’après nos prévisions, ce niveau sera de nouveau atteint d’ici la fin 2013 et il risque fort d’être dépassé.

Stable à 10,2% au troisième trimestre, le taux de chômage est nettement remonté au quatrième trimestre (+0,4 point), tiré vers le haut par les 15-24 ans (hausse du taux de chômage de 1,6 point, à 25,7%). Aux habituelles difficultés d’entrée des jeunes sur le marché du travail lorsque l’économie traverse une passe difficile s’ajoutent les effets de la réforme des retraites de 2010 et du report de l’âge légal de départ : hausse du taux d’emploi et du taux d’activité des plus de 49 ans (entraînée par les plus de 55 ans) mais aussi de leur taux de chômage (+0,4 point, à 7,2% au quatrième trimestre). La progression de la population active inhabituellement forte (+1,3% à comparer à un rythme trimestriel historique moyen de 0,2%) permet de relativiser quelque peu ces mauvais chiffres.

En France, le taux de chômage a toujours été très proche de la moyenne de la zone euro. Mais, depuis la mi-2011, un écart se creuse sous la pression de la hausse brutale en Espagne et en Italie, et ce malgré la baisse en Allemagne. En janvier 2013, le taux de chômage de la zone euro atteint ainsi 11,9%, 26,2% en Espagne, et 11,7% en Italie.

La quasi-stabilité des destructions nettes d’emplois au quatrième trimestre 2012 par rapport au troisième est un moindre mal (-45 000 dans le secteur marchand). Sur un an cependant, la baisse de l’emploi (-0,6%, soit 100 000 emplois en moins, après -0,3% au troisième trimestre), en phase avec la baisse du PIB. L’amplification des destructions d’emplois dans le secteur manufacturier et la construction est mesurée et les destructions dans l’intérim ont notablement ralenti (cf. graphique 2). Ce qui est encourageant étant donné le caractère avancé de ce secteur. En revanche, l’augmentation des destructions d’emplois dans les services hors intérim est la marque d’une détérioration du marché du travail qui gagne en profondeur. Et, d’après les enquêtes, il n’y a pas d’amélioration en vue.

Une inversion de la courbe du chômage d’ici la fin 2013 est improbable. Tout au plus peut-on espérer que sa hausse soit ralentie par la montée en puissance progressive des emplois d’avenir et des contrats de génération. Quant à l’accord sur la sécurisation de l’emploi, il devrait être mis en œuvre dans le courant du second semestre, limitant d’autant ses effets.

Hélène BAUDCHON

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