Le dollar a enregistré des gains notables mardi après que la Réserve fédérale a annoncé qu’elle injecterait des liquidités dans le système financier, apaisant ainsi les inquiétudes d’aggravation de la crise du crédit et de récession aux Etats-Unis. Le dollar s'est redressé face au yen et au franc suisse après que la Fed a annoncé qu'elle allait prêter aux spécialistes en valeurs du Trésor près de 200 milliards de dollars en titres du Trésor et qu'elle leur permettrait de mettre en garantie des titres adossés à la dette publique et à des créances hypothécaires. Il a également rebondi par rapport à son plus bas record face à l’euro à la suite de l'annonce des mesures d'injection des liquidités, qui seront coordonnées avec d'autres banques centrales. L’UsdJpy a atteint un plus haut de 103.60 hier, loin de son niveau le plus bas depuis 8 ans, atteint vendredi dernier. Il a clôturé en hausse de 1.82% à 103.28. L’EurUsd a reculé par rapport à son plus haut historique atteint hier et est descendu à 1.5283 avant de regagner du terrain à 1.5339, inchangé. L’UsdChf a progressé de 1.37% à 1.0327. L'EurJpy s'est renforcé à 158.42, en hausse de 1.79%. Les devises à fort taux d’intérêt ont fait un bond face au dollar et au yen, le NzdUsd progressant de 1.66% à 0.8016 à la faveur d'un retour de l'appétit pour le risque. L’initiative de la Fed a mis un bémol aux attentes de baisse notable des taux d'intérêt à l'occasion de la réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine le 18 mars, ce qui a réduit la pression sur le dollar. Les futures sur taux d’intérêt estimaient qu’il y avait 64% de chances pour la Fed baisse ses taux d’intérêt de référence de 3% à 2.25% la semaine prochaine. Cette baisse a déjà été pleinement intégrée. Certains acteurs du marché FX ont cependant déclaré que les gains du dollar n'étaient sans doute pas durables, notamment en raison de la morosité des données économiques américaines ces derniers temps. Pour certains économistes, les Etats-Unis sont en déjà en récession. Par ailleurs, le secrétaire au Trésor américain Henry Paulson a déclaré que les fondamentaux économiques américains restaient solides. Axel Weber, l’un des membres du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, a laissé entendre que la BCE n’avait pas de marge de manœuvre pour baisser les taux d’intérêt, l’inflation allemande restant préoccupante. La BCE a maintenu ses taux à 4% tout au long de la crise du crédit, en soulignant les risques inflationnistes.