Un ex-ministre socialiste a été condamné vendredi par un tribunal d'Athènes à huit ans de prison avec sursis pour "blanchiment d'argent" provenant de pots-de-vin versés par l'entreprise allemande Siemens pour la signature en 1997 d'un contrat avec la société grecque de télécommunications OTE.
Tassos Mantélis, 72 ans, ministre des Transports et des Communications du gouvernement socialiste de Costas Simitis entre 1997 et 2000, est condamné pour avoir reçu à l'époque 450.000 marks allemands (environ 230.000 euros) pour la signature d'un contrat entre Siemens et l'OTE --dont l'Etat grec était alors le principal actionnaire-- pour le passage au numérique.
Le tribunal lui a également infligé une amende de 50.000 euros.
Le directeur de Siemens en Grèce à l'époque, Ilias Georgiou, 80 ans, a également été condamné pour "blanchiment d'argent" à 12 ans de prison avec sursis.
Le dossier OTE est l'une des principales affaires de corruption impliquant Siemens en Grèce.
Outre le procès de Tassos Mantéllis, marqué d'importants retards depuis son ouverture il y a quatre ans, un autre procès impliquant 64 Grecs et Allemands, accusés également d'avoir reçus de pots-de vins par l'entreprise allemande Siemens, est en cours depuis novembre 2015.
Il a été ajourné à plusieurs reprises pour des questions de procédure et de longues grèves des avocats avant de reprendre fin 2016. Certains des accusés encourent des peines de prison à vie.
Le géant industriel allemand avait été ébranlé en 2006 par un scandale à dimension internationale, qui avait révélé l'existence de caisses noires d'un montant de 1,3 milliard d'euros.
Ces fonds occultes avaient servi à verser des commissions pour décrocher plusieurs grands appels d'offres dans le monde entier, dont l'un lié à l'organisation des jeux Olympiques d'Athènes en 2004.
La saga judiciaire en Grèce a été marquée par la fuite il y a dix ans du dirigeant à l'époque de la branche grecque de Siemens, le gréco-allemand Michalis Christoforakos, en Allemagne où il a été condamné pour le volet allemand de l'affaire et réside désormais après sa remise en liberté.
Un rapport parlementaire grec a estimé en 2011 à au moins deux milliards d'euros le manque à gagner pour les finances publiques grecques provoqué par ces affaires.
Principal opérateur téléphonique en Grèce, l'OTE est désormais contrôlé à 40% par Deutsche Telekom (DE:DTEGn).