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Quand Monsanto se met au bio, Paris s'inquiète

Publié le 30/01/2014 10:15
Mis à jour le 30/01/2014 10:20

Les grands de l'agrochimie comme Monsanto s'intéressent de plus en plus aux solutions de "lutte biologique" dans les champs, sous le regard inquiet du ministre de l'Agriculture qui veut préserver le savoir-faire français dans ce domaine.

Pour réduire l'usage de produits chimiques (pesticides, herbicides, fongicides) et doper les productions végétales, de plus en plus d'agriculteurs ont recours à des produits naturels dits de biocontrôle. Loin du purin d'orties, il s'agit de solutions difficiles à produire à grande échelle comme des insectes (les coccinelles mangent les pucerons, le trichogramme lutte contre la pyrale du maïs...), des champignons, bactéries ou phéromones.

De quoi aiguiser l'appétit des fabricants de produits phytosanitaires qui se lancent dans le secteur. En 2012, l'allemand Bayer s'est ainsi emparé de l'américain AgraQuest, spécialiste des pesticides biologiques. La même année, son compatriote BASF a acheté Becker Underwood, qui produit et vend des technologies de semences enrobées de micro-organismes.

Le suisse Syngenta est quant à lui présent sur ces produits depuis 25 ans avec Bioline mais "depuis deux ans, ils le développent très fort", commente Charles Vaury, secrétaire général d'IBMA, association qui regroupe tous les acteurs du biocontrôle en France.

En décembre, l'américain Monsanto a lui aussi posé ses pions, en s'alliant au danois Novozymes, numéro un mondial des enzymes alimentaires et industrielles.

Il faut dire que c'est un marché juteux, qui affiche des croissances à deux chiffres. Selon Monsanto, l'industrie des produits biologiques agricoles représente aujourd'hui environ 2,3 milliards de dollars par an (1,6 milliard d'euros).

Demain des géants du biocontrôle ?

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L'arrivée de ces géants inquiète Stéphane Le Foll. "Face aux géants de la chimie, il faut qu'on crée des géants du biocontrôle", ambitionne-t-il.

Car dans ce domaine, la France a une longueur d'avance avec une vingtaine de petites et moyennes entreprises très innovantes sur le sujet comme Goëmar (qui travaille avec des algues notamment), Biotop (fabrication industrielle d'insectes auxiliaires de culture) ou encore Agrauxine qui a mis au point un bio-fongicide contre les maladies du bois de la vigne.

"La France a un atout très fort sur le bio-contrôle", assure M. Vaury. Et le secteur emploie déjà plus de 4.000 personnes dans l'Hexagone, selon lui.

"Comme les groupes tels que Monsanto ont une surface financière plutôt importante, ma crainte, c'est qu'ils viennent avaler ceux qui sont en train de créer des choses nouvelles", explique le ministre de l'Agriculture à l'AFP.

"Je sens énormément d’appétit des grands groupes. Ça bruisse de rumeurs", confirme M. Vaury.

Dans ce contexte M. Le Foll a décidé de réunir en mars tous les acteurs français du biocontrôle. "Je veux voir ce qu'on peut faire pour mieux se coordonner, pour mieux se soutenir, pour leur apporter un relais au niveau international", détaille le ministre qui souhaite faire de la France un leader du biocontrôle et de l'agroécologie.

"Il faudrait que cette réunion se traduise en actes concrets", plaide le secrétaire général d'IBMA France.

Car pour les acteurs du biocontrôle, le temps presse et le secteur est en passe de se structurer. "Biotop est trop isolé, il faut voir comment on peut tisser des alliances en France ou à l'étranger. Si on peut rester indépendant c'est mieux mais c'est pas sûr qu'on y arrive", déclare à l'AFP Thierry Blandinières, patron d'InVivo, propriétaire de la PME drômoise.

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Interrogé par l'AFP, le porte-parole de Monsanto en France, vante lui les atouts d'être adossé à une grosse structure. Par exemple, "aucune petite entreprise ne peut mettre sur le marché un OGM en raison des coûts de mise sur le marché et de recherche et développement", souligne-t-il.

"On a vu Monsanto racheter des sociétés pour les couler", craint pour sa part un expert du secteur ayant requis l'anonymat. "Est-ce que la démarche de ces grands groupes est cosmétique ou véritable ?", s'interroge-t-il.

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