par Kate Abnett
BRUXELLES (Reuters) - L'année dernière a été la cinquième plus chaude jamais enregistrée dans le monde, tandis que les niveaux de dioxyde de carbone et de méthane dans l'atmosphère, à l'origine du réchauffement climatique, ont atteint de nouveaux sommets en 2021, selon le département scientifique européen Copernicus sur le changement climatique (C3S).
À l'échelle mondiale, 2021 a été la cinquième année la plus chaude jamais enregistrée, avec une température moyenne de 1,1 à 1,2°C supérieure aux niveaux de 1850-1900. Les sept dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées dans le monde, "avec une nette marge", a déclaré le C3S dans un rapport publié lundi.
La tendance au réchauffement climatique à long terme s'est poursuivie et des conditions météorologiques extrêmes record ont balayé le monde l'année dernière, allant des inondations en Europe, en Chine et au Sud-Soudan, aux incendies de forêt en Sibérie et aux États-Unis.
"Ces événements sont un rappel brutal de la nécessité de changer nos habitudes, de prendre des mesures décisives et efficaces en faveur d'une société durable et de travailler à la réduction des émissions nettes de carbone", a déclaré Carlo Buontempo, directeur du C3S.
Les années les plus chaudes jamais enregistrées ont été 2020 et 2016.
Les niveaux mondiaux de CO2 et de méthane dans l'atmosphère — les principaux gaz à effet de serre — ont continué d'augmenter, atteignant des sommets en 2021.
ÉTÉ LE PLUS CHAUD JAMAIS ENREGISTRÉ EN EUROPE
Les niveaux de CO2 ont ainsi atteint 414,3 parties par million (ppm) en 2021, soit une augmentation d'environ 2,4 ppm par rapport à 2020, selon C3S.
Quant au méthane, C3S a déclaré que les niveaux ont bondi au cours des deux dernières années, mais que les raisons restent floues. Les émissions de méthane proviennent de la production de pétrole et de gaz, de l'agriculture et de sources naturelles.
En conséquences, l'Europe a connu son été le plus chaud jamais enregistré en 2021, après un mois de mars chaud et un mois d'avril exceptionnellement froid ayant décimé les cultures fruitières de pays comme la France et la Hongrie.
En juillet et août, une vague de chaleur méditerranéenne a provoqué d'intenses incendies de forêt dans des pays comme la Turquie et la Grèce. La Sicile a même établi un nouveau record européen de température — qui attend une confirmation officielle — de 48,8°C.
En Californie également, une vague de chaleur record a été suivie par le deuxième plus grand incendie de forêt de l'histoire de l'État.
En juillet, plus de 200 personnes sont mortes lors des inondations meurtrières en Europe occidentale, ainsi qu'en Chine dans la province du Henan où 300 personnes sont mortes.
Les scientifiques ont conclu que ces événements ont été exacerbés par le changement climatique et que d'autres événements extrêmes sont susceptibles de devenir plus fréquents ou plus graves à l'avenir.
(Reportage Kate Abnet; version française Dina Kartit, édité par Jean-Michel Bélot)