La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré samedi à l'issue de ses entretiens avec le président français François Hollande qu'"il n'y avait pas eu de décision" sur le projet de fusion EADS-BAE, mais qu'ils avaient eu de "bonnes" et "amicales" discussions.
"Nous n'avons pas pris de décision, nous savons que nous devons donner dans un avenir proche une réponse aux entreprises. Les discussions étaient bonnes et amicales. Mais les détails ne doivent pas être débattus en public, notamment compte tenu des emplois", a dit la chancelière, soulignant qu'EADS était un bon exemple de coopération franco-allemande.
"Sur le rapprochement EADS-BAE (...), nous, la France et l'Allemagne, sommes décidés à agir en concertation étroite parce que nous considérons que c'est un enjeu qui concerne l'Europe mais aussi nos deux pays, compte tenu de la composition du capital de cette entreprise", a déclaré M. Hollande lors d'une conférence de presse commune à Asperg (sud-ouest de l'Allemagne).
Evoquant les conditions d'un éventuel rapprochement entre les deux groupes, M. Hollande a déclaré: "les conditions, vous les imaginez, c'est l'emploi, la stratégie industrielle, les activités de défense, les intérêts de nos Etats respectifs. C'est là-dessus que nous sommes en discussion avec l'entreprise".
Ils ont promis tout deux de se prononcer dans les délais impartis.
Selon la réglementation boursière britannique, les industriels ont jusqu'au 10 octobre pour conclure leur rapprochement ou l'abandonner. Ils peuvent également demander un prolongement du délai des négociations, une option pour l'heure écartée par les parties qui veulent aller vite.
Face aux immenses enjeux stratégiques, Paris et Berlin peinent à dévoiler une position commune sur le projet de fusion entre BAE Systems et EADS à moins de trois semaines de la date butoir des discussions entre les deux géants de l'aéronautique et de la défense, qui, en cas de réussite du projet, formeraient le premier groupe mondial d'aéronautique et de défense.