par Pascale Denis
PARIS (Reuters) - La cour administrative d'appel de Paris a confirmé lundi l'annulation d'un des permis de construire du chantier de la Samaritaine, bloquant à nouveau une partie de la rénovation de l'ancien grand magasin, propriété du groupe LVMH.
Ce permis, qui concerne un bâtiment situé sur la rue de Rivoli, avait été annulé en mai dernier par le tribunal administratif de Paris à la suite d'un recours déposé par deux associations, la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France (SPPEF) et SOS Paris.
Ces associations estiment que le projet qui prévoit d'orner la façade d'un verre sérigraphié, signé par l'agence japonaise d'architecture Sanaa, ne respecte pas les prescriptions du plan local d'urbanisme et apparaît "dissonant" par rapport aux bâtiments de style haussmannien de la rue.
La Samaritaine et la mairie de Paris ont fait savoir qu'elles allaient déposer un pourvoi en cassation devant le conseil d'Etat.
"La ville maintient son soutien à ce projet de modernisation, qui concilie le respect du patrimoine porté par des architectes de renommée internationale et un engagement fort pour l'avenir du centre de Paris", indique la mairie de Paris dans un communiqué.
Le chantier avait cependant repris en octobre, la cour d'appel ayant suspendu les effets de ce jugement dans l'attente de l'examen du dossier au fond.
Le permis concernant les bâtiments proches de la Seine a quant à lui été validé en avril 2014.
UN ENSEMBLE FERMÉ EN 2005
Le célèbre grand magasin, partie d'un vaste ensemble de quatre bâtiments situés entre la Seine et la rue de Rivoli, avait été racheté en 2000 par le groupe LVMH et fermé en 2005 pour des raisons de sécurité.
LVMH avait obtenu le feu vert de la ville de Paris pour sa reconstruction en décembre 2012, après avoir revu sa copie, la mairie ayant jugé insuffisant le nombre de logements sociaux du projet initial.
L'ensemble, qui s'étend sur une surface de 70.000 mètres carrés, doit regrouper un palace, des commerces, des bureaux, 96 logements sociaux et une crèche de 60 berceaux.
Sur la Seine, dans le bâtiment classé datant des années 1925, un hôtel très haut de gamme doit ouvrir sous la marque Cheval Blanc, comme ceux que LVMH détient à Courchevel et aux îles Maldives. Il devrait compter environ 72 chambres et suites.
A l'arrière, les bâtiments 1900 doivent être restaurés pour accueillir des commerces et des bureaux. Les logements sociaux doivent être construits dans les immeubles datant du XVIIe siècle accolés à l'ensemble.
La seule grande modification architecturale concerne la façade donnant sur la rue de Rivoli pour laquelle l'agence Sanaa a imaginé un verre ondulant laissant deviner les bureaux devant occuper les étages.
Le vaste chantier, d'un coût initial de 470 millions d'euros, est financé par le groupe de luxe, propriétaire de Louis Vuitton, Céline et Moët & Chandon.
Le futur ensemble qui devait être achevé à la fin de 2017 au plus tôt devrait permettre de créer 2.400 emplois, selon LVMH.
(Pascale Denis, édité par Matthias Blamont)