La banque d'affaires américaine Morgan Stanley (N:MS) a accusé une chute de 52,4% de son bénéfice net au troisième trimestre, pâtissant de la mauvaise passe des activités spéculatives et d'une importante charge juridique.
Le résultat net trimestriel a été divisé par plus de deux à 740 millions de dollars, ce qui revient à un bénéfice ajusté par action, référence en Amérique du nord, de 42 cents contre 62 cents espérés en moyenne par les analystes, a précisé la banque lundi dans un communiqué.
Le chiffre d'affaires, a, lui, plongé de 15,7% à 7,33 milliards de dollars, contre 8,54 milliards attendus.
Ces annonces faisaient dévisser de 5,80% à 31,98 dollars vers 11H45 GMT le titre dans les échanges électroniques de pré-séance à Wall Street.
Après sa rivale Goldman Sachs la semaine dernière, Morgan Stanley confirme que le courtage ou les activités spéculatives ont été fortement perturbés par les turbulences ayant secoué les marchés financiers au cours de l'été. Durant cette période, les investisseurs ont opté pour la prudence du fait des inquiétudes entourant la croissance chinoise et des incertitudes sur un changement de cap monétaire aux Etats-Unis, selon les analystes.
La division de "titres institutionnels", qui comprend notamment le courtage, a ainsi vu ses revenus chuter de 19,3% à 3,5 milliards de dollars comparé à la même période il y a un an.
Dans le détail, les recettes générées par les paris sur les bons du Trésor, les obligations d'entreprises, les devises, les matières premières (FICC) ont plongé de 41,5% à 583 millions de dollars. Les observateurs s'attendaient à un recul moins prononcé, à 954 millions de dollars.
Outre le contexte économique, ces activités spéculatives, qui furent la vache à lait des grandes banques au lendemain de la crise de 2008, sont affectées également par la limitation de la spéculation.
Les revenus issus du courtage des actions (émissions et titres de participation) sont, eux, stables à 1,8 milliard de dollars, mais c'est en dessous du 1,9 milliard espéré.
Même l'activité moins risquée de gestion d'actifs, priorité du PDG, James Gorman, a vu son chiffre d'affaires de 3,64 milliards de dollars (+3,52%) s'inscrire en dessous des attentes (3,9 milliards).
Seule bonne nouvelle: l'activité de banque d'investissement, qui comprend le conseil financier aux entreprises, a vu ses revenus s'établir à 1,2 milliard de dollars, supérieur au 1,1 milliard attendu. Morgan Stanley continue donc à bénéficier des fusions entre entreprises et des introductions en Bourse.
Sur le trimestre, les dépenses et frais de Morgan Stanley ont reculé de 6% à 6,3 milliards de dollars, essentiellement du fait d'une baisse des bonus et des salaires des traders.
A l’inverse, la banque a dû inscrire une charge de 250 millions de dollars dans ses comptes liée à un accord à l'amiable avec des investisseurs qui l'accusaient de pratiques anticoncurrentielles sur le marché des produits dérivés de crédit (CDS).