PARIS (Reuters) - Vivendi (PA:VIV), maison mère du groupe de télévision Canal+, mène des discussions en vue d'un rapprochement avec le bouquet payant de chaînes sportives beIN Sports, a-t-on appris jeudi de plusieurs sources au fait du dossier, confirmant des informations de Libération.
Le groupe piloté par Vincent Bolloré est à la recherche de solutions pour redresser le numéro un français de la télévision payante, qui perd des abonnés en France face à une concurrence de plus en plus fournie.
Attaqué sur le segment du cinéma et des séries par de nouveaux acteurs mondiaux comme Netflix, Canal+ doit également rivaliser sur le front du sport avec les Qataris de beIN Sports et plus récemment avec le groupe de médias et de télécoms Altice (AS:ATCE) qui a raflé les droits de la Premier League.
Selon l'une des sources, différentes pistes sont regardées, depuis un accord de distribution qui porterait sur tout ou partie de l'offre de beIN Sports jusqu'à un rachat partiel ou complet du bouquet.
Les discussions, qui ont commencé en décembre, se poursuivent et pourraient progresser rapidement, les protagonistes, qui se sont par le passé livré une rude bataille pour l'achat de droits sportifs, se connaissant bien.
L'une des sources précise toutefois que si les discussions ont repris récemment, des pourparlers avaient déjà eu lieu auparavant sans permettre de déboucher sur un accord.
"Cela aurait du sens mais c'est une opération compliquée", explique-t-elle.
Contactés par Reuters, Vivendi et beIN Sports n'ont fait aucun commentaire.
"D'ici à 2018, Canal+ a dorénavant peu d'opportunités pour renforcer son exposition au football et donc aux contenus premium. L'acquisition de bIS est donc stratégique", écrivait Natixis dans une note publiée après la perte par Canal+ des droits du championnat de football britannique.
L'opération aurait un coût élevé pour Vivendi, soulignait Natixis, qui évalue à 250 millions d'euros les pertes annuelles des chaînes qataries, commercialisées au prix peu élevé de 13 euros par mois.
"Mais elle lui permettrait de réaffirmer son leadership dans le sport", ajoutait le broker.
(Gwénaëlle Barzic, avec Alexandre Boksenbaum-Granier, édité par Dominique Rodriguez)