PARIS (Reuters) - L'ex-ministre socialiste de l'Economie Arnaud Montebourg a appelé lundi à construire un projet alternatif et participatif pour la France, après sa traditionnelle ascension du mont Beuvray (Saône-et-Loire) à l'occasion du lundi de Pentecôte.
Ces déclarations semblent constituer un nouveau jalon vers la présidentielle de 2017, même si Arnaud Montebourg n'a pas officiellement fait acte de candidature.
"C'est le moment de se réveiller, de se parler, de s'unir, de se rassembler, de se conjuguer pour susciter un projet alternatif au pays", a dit l'ex-ministre du Redressement productif, désormais vice-président de la chaîne d'ameublement Habitat, en estimant que "le système politique est devenu une grande machine à trahir" et se montre "incapable de prendre des décisions courageuses".
Affirmant que les échéances électorales de l'an prochain ont drainé "beaucoup de candidats sans aucun projet à part eux-mêmes", il a invité ses partisans mais aussi l'ensemble des Français à bâtir eux-mêmes ce projet dans les mois qui viennent, "car mieux vaut un projet sans candidat qu'une foultitude de candidats sans projet".
A un an de la présidentielle, celui qui a quitté le gouvernement en août 2014 a dressé un sombre tableau de la situation de la France, jugeant qu'"on voit tous les jours (...) le pays continuer à s'affaisser économiquement, la population continuer à s'appauvrir, avec des niveaux de chômage et des niveaux de faillites inégalés dans notre histoire et un processus de désindustrialisation qui se poursuit inexorablement".
Ces propos s'inscrivent en contradiction frontale avec le "ça va mieux" décliné depuis la mi-avril par un couple exécutif à la peine dans les sondages et qui a vu les divisions de la gauche s'accentuer autour du projet de réforme du Code du travail.
Pour cette ascension dans le Morvan, Arnaud Montebourg était notamment accompagné de plusieurs députés socialistes "frondeurs", dont leur chef de file Christian Paul, et d'Aurélie Filippetti, sa compagne.
Dans un entretien diffusé le 8 mai sur France 2, l'ex-ministre de l'Economie s'était dit prêt à prendre des responsabilités en vue de l'élection présidentielle de 2017, tout en précisant qu'il n'avait pas encore pris de décision à ce sujet.
(Myriam Rivet, édité par Henri-Pierre André)