Enda Kenny, assuré de devenir Premier ministre à l'issue des législatives irlandaises, a déclaré samedi vouloir ouvrir la renégociation du plan de sauvetage international de l'île "la semaine prochaine", exigeant notamment une révision à la baisse du taux d'intérêt "punitif".
"Nous allons agir là-dessus la semaine prochaine. J'ai déjà eu des contacts ce jour-même", a déclaré Enda Kenny, interrogé sur la télévision publique RTE à propos de ses intentions de demander un allègement du plan de sauvetage international de l'Irlande, signé fin novembre avec l'Union européenne et le Fonds monétaire international pour un montant de 85 milliards d'euros.
"Ce plan est mauvais pour l'Irlande et pour l'Europe", a-t-il ajouté, répétant un slogan maintes fois utilisés durant la campagne électorale. M. Kenny, leader de l'opposition qui devrait être annoncé comme le vainqueur des législatives irlandaises de vendredi à l'issue du dépouillement, a promis d'exiger une réduction du taux d'intérêt auquel l'UE prête à Dublin, dans le cadre du plan, et qu'il juge "punitif".
Il entend également demander une modification des coûts de la restructuration des banques irlandaises, en demandant aux détenteurs d'obligation qu'ils supportent une partie des pertes.
"Je vois une marge de manoeuvre en ce qui concerne le taux d'intérêt et le coût de la restructuration des banques", a-t-il ajouté. "Nous allons bouger là-dessus très vite. "J'ai l'intention d'établir des contacts très rapidement à ce sujet", a-t-il promis.
"Je souhaite me rendre à Helsinki le 4 mars", pour le sommet des chefs de gouvernement européens de droite consacré à la crise de la dette en Europe, a précisé M. Kenny. "Bien évidemment, le Conseil (européen) a lieu à Bruxelles la semaine suivante. Nous n'avons donc pas beaucoup de temps", a-t-il expliqué.
Interrogé sur ses chances de convaincre Bruxelles du bien fondé de ses intentions, M. Kenny a estimé que l'Europe se rendrait compte "des résultats des élections" irlandaises qui, selon un sondage sortie des urnes, concède la victoire au Fine Gael, parti centriste d'opposition dirigé par Enda Kenny.
L'Europe "sait que nous sommes prêts à payer" mais "la réalité à laquelle nous devons faire face est trop dure", a jugé le futur Premier ministre.
Il a cependant une nouvelle fois écarté la possibilité que l'Irlande, dont les déficits publics ont atteint 32% du Produit intérieur brut en 2010, décide de ne plus faire face à ses remboursements. "Je ne veux pas parler de non-remboursement", a-t-il tranché.