WASHINGTON/SANTIAGO (Reuters) - Les perspectives de croissance économique sont suffisamment fortes pour que la Réserve fédérale procède à une hausse progressive des taux d'intérêt, a dit son vice-président Stanley Fischer dans ses premières déclarations depuis l'élection du républicain Donald Trump à la présidence des Etats-Unis.
Le numéro deux de la banque centrale a précisé que la Fed était "relativement près" d'atteindre ses objectifs d'emploi et d'inflation et que les arguments en faveur d'un resserrement de la politique monétaire étaient par conséquent "plutôt solides".
"A mon avis, les perspectives d'une croissance continue et régulière de l'économie américaine se renforcent au point de procéder à un retrait progressif (du biais) accommodant (de notre politique monétaire)", dit-il, dans un discours préparé pour une conférence de banques centrales à Santiago, au Chili.
Ne pas le faire créerait le risque de devoir effectuer un resserrement monétaire plus brutal par la suite, ajoute-t-il.
Le vice-président de la Fed n'a pas évoqué le résultat de l'élection présidentielle américaine dans son discours. D'autres responsables de la Fed, ont déclaré jeudi que la victoire des républicains, tant à la Maison Blanche qu'au Congrès, pourrait permettre de sortir le pays du blocage politique et donner un coup d'accélérateur à la croissance.
Une hausse des taux de la Fed à l'issue de la réunion de décembre est largement attendue par les marchés mais l'institut d'émission a souligné plusieurs fois que les taux seraient relevés très lentement au cours des prochaines années en raison du vieillissement de la population et de la faible croissance de la productivité.
A Santiago même, Fischer a déclaré que la Fed surveillait la hausse des rendements de la dette souveraine américaine à long terme et ajusterait sa politique en fonction si nécessaire.
Depuis l'annonce dans la nuit de mardi à mercredi de l'élection de Donald Trump à la présidence, le rendement de l'emprunt de référence à 10 ans du Trésor américain s'est vivement tendu.
"Bien sûr nous surveillons les événements et, selon l'évolution du marché et de l'économie, nous ajusterons notre politique si nous pensons que c'est nécessaire", a-t-il dit.
(Lindsay Dunsmuir, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)