LONDRES (Reuters) - Julian Assange a été interrogé pendant quatre heures lundi à l'ambassade d'Equateur à Londres par la procureure générale de Suède Ingrid Isgren chargée d'une enquête pour un viol que le fondateur de WikiLeaks aurait commis en 2010.
La représentante du parquet suédois a posé ses questions au militant australien, âgé de 45 ans, par l'intermédiaire d'un procureur équatorien.
Le résultat de cet interrogatoire sera transmis à la Suède, qui décidera ou non de poursuivre son enquête.
Les autorités suédoises souhaitaient interroger Julian Assange sur les accusations d'une jeune femme qui dit avoir subi en 2010 une relation sexuelle non protégée avec lui qu'elle était endormie. Julian Assange nie les faits.
La loi suédoise, modifiée en 2005, qualifie de viol tout rapport sexuel conduit avec une personne inconsciente.
Une cour d'appel suédoise a décidé en septembre de prolonger le mandat d'arrêt lancé contre Julian Assange qui vit à l'ambassade d'Equateur à Londres depuis plus de quatre années. Cette retraite forcée est le moyen d'éviter une extradition vers la Suède.
Assange avait demandé l'annulation de ce mandat après qu'une commission de l'Onu a estimé en février que son séjour dans la résidence consulaire équivalait à une détention arbitraire pour laquelle il méritait des dédommagements.
Même si la justice suédoise classait l'affaire sans suite et abandonnait les charges retenues contre lui, Julian Assange pourrait être arrêté par les autorités britanniques pour infraction aux conditions de sa mise en liberté sous caution.
Assange redoute avant tout une extradition vers les Etats-Unis après la publication de centaines de milliers de documents confidentiels diplomatiques et militaires américains sur le site WikiLeaks en 2010.
(Peter Nicholls; Pierre Sérisier et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)