ATHENES (Reuters) - Huit jours après l'élection d'un Donald Trump aux accents populistes, Barack Obama s'est livré mercredi à un éloge de la démocratie, dans son berceau, la Grèce, première étape de la dernière tournée européenne de sa présidence.
Le président américain s'est employé à rassurer ses alliés sur le fait que les priorités des Etats-Unis, notamment leur engagement au sein de l'Otan, resteront les mêmes sous son successeur, le républicain Donald Trump, en dépit de déclarations de campagne qui remettaient pareille position en question.
Barack Obama a présenté les Etats-Unis comme un exemple de démocratie, saluant leur capacité à effectuer un transfert de pouvoir en douceur, alors même que les idées du président sortant et de son successeur sont diamétralement opposées.
"Le prochain président américain et moi-même ne pourrions être plus différents l'un de l'autre", a-t-il dit à Athènes. "Nous défendons des points de vue très différents, mais la démocratie américaine va bien au-delà d'une seule personne".
Si le président en visite a évoqué la situation de la Grèce, demandant par exemple aux créanciers internationaux d'aider Athènes à supporter le fardeau de sa dette et appelant les jeunes Grecs à relancer l'économie de leur pays, la portée de son discours dépassait de toute évidence le seul cadre athénien.
L'une après l'autre, Barack Obama a dressé la liste des valeurs de la démocratie américaine, que lui-même et les démocrates accusent Donald Trump d'avoir bafouées durant la campagne électorale, ce qui a valeur d'appel du pied à son successeur pour qu'il soit dorénavant plus respectueux des règles démocratiques.
Donald Trump s'est vu reprocher pendant la campagne électorale certaines déclarations envers les femmes mais aussi de s'être moqué d'un journaliste handicapé. Il a promis, en outre, d'interdire temporairement aux musulmans l'accès aux Etats-Unis et d'expulser 11 millions d'immigrés sans-papier.
La démocratie est la raison pour laquelle les Etats-Unis accueillent "des gens de toutes races, de toutes religions et de tous horizons, et des immigrants qui veulent donner à leurs enfants une vie meilleure", a dit Barack Obama.
"Nos démocraties se montrent plus fortes que les terroristes, les intégristes, les absolutistes, qui ne tolèrent pas la différence", a-t-il aussi dit.
"La démocratie est plus forte que des organisations comme l'Etat islamique", a-t-il continué.
"Parce que nos démocraties sont ouvertes, nous sommes en mesure d'accueillir chez nous des gens, des réfugiés dans le besoin. Et nulle part nous n'avons vu de compassion plus manifeste qu'ici, en Grèce", a-t-il dit en faisant allusion à l'attitude des autorités grecques face à l'afflux de réfugiés sur les îles de la mer Egée.
(Jeff Mason, Eric Faye pour le service français)