PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé et dans des marges étroites jeudi, l'absence de nouvelles indications sur les intentions de la Réserve fédérale américaine en matière de relèvement des taux d'intérêt et le discours martial de l'administration Trump incitant visiblement les investisseurs à la prudence.
À Paris, le CAC 40 a terminé sur un repli symbolique de 0,29 point à 4.794,29 points. Le Footsie britannique a gagné 0,47% mais le Dax allemand a abandonné 0,27%. L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,16%, le FTSEurofirst 300 0,25% et le Stoxx 600 0,34%.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait proche de l'équilibre, partagée entre la hausse des valeurs liées à la consommation et la baisse des valeurs bancaires.
En Europe, si l'indice Stoxx des bancaires a cédé 0,59%, Deutsche Bank (DE:DBKGn) a chuté de 5,21%, la plus forte baisse de l'EuroStoxx 50, après une perte de nette de 1,9 milliard d'euros au quatrième trimestre, plombée par les coûts des litiges.
Daimler (DE:DAIGn) a pour sa part cédé 2,74% malgré la confiance affichée par ses dirigeants dans leur capacité à améliorer les résultats en 2017 et le laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk (CO:NOVOb) a chuté de 7,29% après avoir abaissé ses prévisions.
Dans le sillage de Novo Nordisk, le secteur de la santé accuse le repli sectoriel le plus marqué du jour, de 1%.
A la hausse, Nokia (HE:NOKIA) a pris 5,75%, la meilleure performance de l'EuroStoxx 50 et du CAC 40, les investisseurs appréciant visiblement le résultat d'exploitation supérieur au consensus et la priorité donnée à la rentabilité.
Le français Dassault Systèmes (PA:DAST) s'est quant à lui classé dans le peloton de tête du FTSEurofirst 300 avec un gain de 5,96%, le marché saluant à la fois des résultats meilleurs qu'attendu et l'accélération des ventes de licences fin 2016.
Dans l'actualité des fusions-acquisitions, le britannique Reckitt-Benckiser s'est adjugé 4,09% après l'annonce de discussions en vue du rachat de Mead Johnson. Ce dernier prend plus de 20% à New York.
Sur le marché des changes, la déception provoquée par la Fed pèse aussi sur le dollar, qui recule face à un panier de devises de référence et a touché son plus bas depuis la mi-novembre. L'euro est repassé au-dessus de 1,08 dollar et le yen se traite autour de 112,60 pour un dollar.
La livre sterling baisse elle aussi après le communiqué de politique monétaire et le rapport sur l'inflation de la Banque d'Angleterre, qui n'a apporté aucun élément nouveau susceptible de conforter le scénario d'une hausse de taux dans les prochains mois.
Du côté des emprunts d'Etat, le rendement des obligations d'Etat françaises à dix ans a reflué à 1,0340% mais l'écart avec le rendement allemand reste proche de son plus haut niveau depuis trois ans, conséquence de l'incertitude sur l'issue de l'élection présidentielle d'avril-mai.
Le pétrole, lui, est hésitant malgré le repli du dollar et les signes de réduction de la production dans le cadre de l'accord entre l'Opep et des pays non-Opep. Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) abandonne cinq cents à 53,83 dollars le baril tandis que le Brent prend huit cents à 56,89 dollars.
(Dion Rabouin à New York; Marc Angrand pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)