La centaine de commerçants de Tours qui ont accepté les paiements en francs pendant les fêtes et jusqu'à la mi-janvier ont récolté quelque 127.000 francs (19.400 euros), a-t-on appris mardi auprès de l'organisateur de l'opération, qui se dit "agréablement surpris".
"Je suis très très content, agréablement surpris, à l'origine on ne m'a pas trop cru, on m'a dit +c'est ringard ton histoire+", a déclaré à l'AFP Jean-Jacques Hébras, président de l'Union commerciale et artisanale de Tours. "Les gens sont venus d'Indre-et-Loire mais aussi des départements voisins".
Du 1er décembre au 15 janvier, un mois avant la date-butoir du 17 février, les commerçants tourangeaux participant à l'opération ont accepté les dernières versions des billets de 20, 50, 100, 200 ou 500 francs. La monnaie était rendue en euros.
"Ce qui m'a amusé, c'est que les gens ressentaient le besoin de se justifier, d'expliquer pourquoi ils détenaient des francs", raconte M. Hébras.
"Il y a eu des décès, ou des découvertes au moment d'un déménagement", selon lui. "Une dame nous a dit que son mari était décédé depuis quelque temps et qu'elle n'avait pas encore eu le courage de vider les poches d'un veston et dedans elle a retrouvé des liasses".
Plus amusant: "des gens, en déménageant la mamie en maison de retraite, sont tombés sur des piles de draps qui ont failli partir à Emmaüs, et dedans il y avait des enveloppes pleines de billets de 500".
Moins drôle: "une dame m'a appelé de Toulouse, toute heureuse, elle avait retrouvé une boîte de chaussures pleine de billets de 500 francs, et était prête à venir passer le week-end sur Tours. Je lui ai demandé quel type de billets c'était, hélas c'étaient des +Pascal+, ils ne sont pas repris. Je crois que je lui ai gâché son Noël"...
Comme Tours, plusieurs villes françaises se sont remises à accepter les francs à l'approche du 17 février. Au Blanc (Indre), où une opération similaire est menée par une trentaine de commerçants depuis 2007, plus de deux millions de francs ont été récoltés.
Le 17 février, dixième anniversaire du retrait total de la circulation des coupures en francs, marquera la fin de la collecte par la Banque de France.