PARIS (Reuters) - Les forces de l'ordre ont évacué vendredi matin 2.771 migrants et ont démantelé leur campement porte de la Chapelle, dans le XVIIIe arrondissement de Paris.
Parmi les personnes prises en charge, 161 relevaient du public dit "vulnérable", c'est-à-dire femmes seules et mineurs isolés.
Les migrants évacués "se verront rapidement proposer une orientation vers un dispositif d'accueil adapté à leur situation administrative", précise la préfecture.
L'adjointe à la mairie de Paris en charge de ces questions, Dominique Versini, a précisé sur CNEWS que "l'Etat, qui est en charge de la question des migrants et des réfugiés, a prévu un certain nombre de lieux sur toute l'Ile-de-France et hors de l'Ile-de-France".
Les exilés ont ainsi été redirigés vers une vingtaine de centres d'accueil.
Quelque 900 personnes seront hébergées vendredi soir dans des bâtiments de la Ville de Paris, notamment dans des gymnases, a annoncé Anne Hidalgo, maire de Paris, sur Twitter.
Près de 350 policiers et une centaine d'autres personnes, de l'Etat et de ses partenaires, ainsi qu'une soixantaine d'autobus ont été mobilisés pour cette opération.
Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb a salué le bon déroulement de l'opération dans un communiqué.
"Le gouvernement est déterminé à éviter la reconstitution de campements sur le territoire national et à avoir une réponse globale face au défi migratoire", assure le communiqué qui précise qu'un plan d'action sera présenté le 12 juillet en conseil des ministres.
LA VILLE DE PARIS DÉBORDÉE
La maire de Paris avait annoncé jeudi, lors d'une conférence de presse sur place, qu'elle proposerait au gouvernement une loi pour améliorer l'accueil des migrants en France.
Le député socialiste Luc Carvounas a annoncé vendredi sur Twitter qu'il allait porter ce texte comme proposition de loi à l'Assemblée nationale.
Le ministre de l'Intérieur avait pour sa part annoncé que les migrants de la Porte de la Chapelle seraient répartis en Ile-de-France et dans des gymnases, y compris dans la capitale.
La Ville de Paris a ouvert en novembre 2016, porte de la Chapelle, un centre de "premier accueil humanitaire". Mais il a été débordé par l'arrivée constante de migrants, au rythme de 400 par semaine dans la capitale, selon Gérard Collomb, qui a implicitement critiqué Anne Hidalgo.
"C'est toujours le même problème. Au départ on se dit, 'je vais ouvrir un centre où je vais avoir 500 personnes', et puis ensuite vous avez 3.000 à 4.000 personnes et vous êtes bien obligés de résoudre le problème", a-t-il dit. "Porte de la Chapelle, c'est devenu aujourd'hui totalement insoutenable."
Dominique Versini a pour sa part mis en cause un manque d'anticipation de l'Etat.
Il s'agit de la 34e opération d'évacuation de campements menée dans la capitale depuis juin 2015.
(Julie Carriat et Emmanuel Jarry, avec Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)