LONDRES (Reuters) - HSBC s'attend désormais à ce que la Banque d'Angleterre (BoE) relève son principal taux directeur à deux reprises d'ici un an, à la suite des déclarations de la BoE sur un possible tour de vis monétaire "dans les prochains mois".
La banque, qui prévoyait auparavant un maintien des taux à leur creux historique jusqu'à fin 2018, table maintenant sur un relèvement de 25 points de base en novembre puis à nouveau en mai 2018, ce qui porterait le principal taux directeur de la BoE à 0,75%.
"Les minutes du Comité de politique monétaire (MPC) de la Banque d'Angleterre en septembre étaient dures, mais les déclarations qui ont suivi de la part des anciennes colombes Mark Carney et Jan Vlieghe semblent avoir scellé l'affaire", écrit Elizabeth Martins, économiste chez HBSC, dans une note.
Au regard des nouvelles prévisions de la BoE ainsi que d'autres "forces cycliques", HSBC a également relevé de 15 cents sa prévision de taux de change de la livre sterling face au dollar à la fin de l'année, à 1,35 dollar.
La banque a également dit qu'elle ne voyait plus l'euro atteindre la parité avec la livre d'ici la fin de l'année. Elle voit l'euro à 89 pence fin 2017 et à 95 pence fin 2018.
"La volonté inattendue de la Banque d'Angleterre de rejoindre d'autres banques centrales du G10 dans la course à la sortie des politiques monétaires accommodantes a donné un coup de fouet supplémentaire au sterling", écrit David Bloom, responsable mondial de la recherche sur les devises chez HSBC.
La livre sterling a enregistré la semaine dernière sa plus forte progression hebdomadaire en plus de huit ans, avec un gain de près de 3% face au billet vert au-dessus de 1,36 dollar à la faveur de l'annonce de la BoE sur un possible relèvement des taux dans les "prochains mois".
HSBC a dit s'attendre à ce que le sterling soit affecté par l'incertitude politique liée au Brexit l'an prochain et elle prévoit un repli de la devise britannique à 1,26 dollar d'ici la fin de 2018.
(Jemima Kelly; Claude Chendjou pour le service français, édité par Bertrand Boucey)