par Sonali Paul et Tom Westbrook
ADELAIDE/SYDNEY (Reuters) - La société américaine SpaceX prévoit de démarrer au début de l'année prochaine la construction de sa première fusée à destination de Mars, dont la taille sera cependant réduite par rapport au projet initial pour des questions d'économies de coûts, a annoncé vendredi le milliardaire Elon Musk.
Un premier voyage vers la planète rouge, sans passagers, est prévu en 2022, qui sera ensuite suivi d'un vol habité en 2024, a précisé Elon Musk, à la fois directeur général et responsable du design chez Space Exploration Technologies.
L'homme d'affaires, également fondateur du constructeur d'automobiles électriques Tesla, a l'ambition de révolutionner les voyages dans l'espace en réduisant considérablement les coûts.
La première mission humaine de la Nasa, l'agence spatiale américaine (Nasa), à destination de Mars n'est prévue qu'une dizaine d'années après celle projetée par SpaceX.
Il y a près d'un an, Elon Musk avait dit que SpaceX développait un lanceur et une capsule énormes, capables de transporter des dizaines de passagers vers Mars avec l'objectif ultime de coloniser la planète.
Mais, lors d'une conférence à Adélaïde, il a déclaré que la société concentrait désormais ses efforts sur une seule fusée, plus courte et plus effilée.
"Nous voulons avoir un seul système. Si nous y parvenons, alors toutes les ressources (...) pourront être allouées à ce système. Je suis assez confiant dans notre capacité à mener à bien ce vaisseau et à être prêts pour un premier vol d'ici environ cinq ans", a estimé Elon Musk.
ACTEURS PRIVÉS ET PUBLICS
Le vaisseau devrait être partiellement réutilisable et capable de voler directement de la Terre vers Mars. Comme dans le projet initial, la fusée devrait toujours avoir une capacité de 100 passagers.
Lockheed Martin a également annoncé ce vendredi ses ambitions en matière de vols habités vers Mars, dévoilant des esquisses d'une station spatiale tournant autour de Mars qui ferait office de "camp de base" et d'un véhicule de débarquement capable d'acheminer quatre astronautes sur la surface de la planète.
"Nous savons qu'il fait froid, qu'il s'agit d'un environnement peu hospitalier, donc on va commencer avec des robot et ensuite on utilisera ces véhicules", a déclaré Rob Chambers, directeur de la stratégie vols spatiaux habités chez Lockheed, lors d'un entretien accordé à la Australian Broadcasting Corporation.
Il n'a pas donné de calendrier mais cette mission serait une expédition conjointe avec la Nasa, qui entend atteindre Mars au cours de la décennie 2030.
Mars est à environ 225 millions de kilomètres de la Terre et envoyer des humains sur la planète rouge, après un voyage de six à neuf mois, reste un objectif extrêmement ambitieux.
D'autres acteurs, privés et publics, nourrissent des ambitions spatiales. La société Blue Origin, mise sur pied par le fondateur d'Amazon (NASDAQ:AMZN).com Jeff Bezos, met au point un vaisseau imposant, appelé New Armstrong, capable d'assurer des services de transport vers Mars.
La Russie et la Chine préparent chacun des vols habités vers la lune et Moscou a accepté de coopérer avec la Nasa pour fabriquer une station spatiale dans l'orbite lunaire qui servirait de relais pour des missions futures.
(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Nicolas Delame)