Le gouvernement veut confier à Anne Lauvergeon, ex-patronne du groupe nucléaire Areva, la présidence du conseil d'administration du géant européen de l'aéronautique EADS, avec le soutien de Berlin, affirme le Journal du dimanche.
Mme Lauvergeon est "le souhait de François Hollande pour la présidence du groupe", et "l'Allemagne est d'accord avec le choix français", a confié à l'hebdomadaire dominical une source présentée comme proche du gouvernement.
Samedi, le Figaro avait fait état de l'intérêt du président d'Alcatel-Lucent, Philippe Camus, lui-même ex-président exécutif du groupe aéronautique, pour en reprendre la tête, alors que son mandat à la tête de l'équipementier électronique s'achève en mai.
Mais le JDD souligne qu'il ne fait pas partie des quatre candidats (parmi lequel sera choisi le président du groupe) sélectionnés par l'Etat en vue du renouvellement partiel du conseil d'administration d'EADS.
Il s'agit, outre Anne Lauvergeon, de Denis Ranque, ancien président de Thales, Jean-Claude Trichet, ancien président de la Banque centrale européenne, et Jean-Louis Beffa, ex-patron de Saint-Gobain. Et selon le JDD, le comité des nominations d'EADS, réuni vendredi, a d'ores et déjà entériné le choix de l'ex-patronne d'Areva et de l'ancien chef de la BCE comme administrateurs représentant l'Etat.
Le renouvellement partiel du conseil d'administration d'EADS découle de la recomposition de la structure actionnariale du groupe, décidée dans la foulée de l'échec du rapprochement avec BAE Systems.
Les changements au sein du conseil d'administration doivent être votés lors de l'assemblée générale extraordinaire d'EADS prévue en mars.
Une telle nomination constituerait un retour au premier plan pour "Atomic Anne", ex-conseillère de François Mitterrand et proche du parti socialiste, un an et demi après son éviction d'Areva.
Ce mois-ci, son nom a été évoqué dans la presse pour remplacer Stéphane Richard à la tête de France Télécom/Orange, un scénario qui a toutefois été démenti par le gouvernement. Elle avait également été donnée l'an dernier favorite pour la direction générale de la Banque publique d'investissement, qui lui a finalement échappé.