Bruxelles est favorable au prolongement des primes pour l'automobile à condition que ces aides soient destinées à l'achat de véhicules moins polluants, a indiqué mardi dans une interview le commissaire européen aux Transports Antonio Tajani.
"Les points clés restent l'innovation et la voiture +verte+", a déclaré M. Tajani, qui deviendra en février commissaire à l'Industrie, dans un entretien publié par le quotidien Il Giornale.
"Ok aux primes à condition qu'elles soient limitées dans le temps et destinées à une véritable casse du véhicule polluant et à l'achat d'un nouveau qui soit éco-compatible", a-t-il ajouté.
"Cela signifie que l'on ne pourra plus expédier les vieilles automobiles dans les pays plus pauvres car dans ce cas, on aggraverait la situation environnementale", a-t-il encore dit.
Pour Bruxelles, "le protectionnisme est à éviter" et les aides mises en place par les Etats membres ne doivent pas favoriser un constructeur plus qu'un autre, a aussi insisté M. Tajani.
"L'automobile est un secteur clé en Europe, vu qu'il donne du travail à 12 millions de personnes", a souligné le commissaire.
Mais "les aides doivent être des instruments pour sortir de la crise et ne doivent pas être considérées comme (des instruments) de long terme", a-t-il noté, le secteur devant se moderniser et se restructurer, en particulier afin de produire des voitures moins polluantes.
"Une politique +verte+ ne peut pas être faite contre l'industrie", a-t-il assuré, "la sortie de la crise prévoit de la part de l'UE des primes à l'innovation et des interventions en faveur de l'accès au crédit. On en parlera en 2010".
Les primes adoptées dans de nombreux pays de l'UE ont soutenu les ventes d'automobiles malgré la crise.
La France a décidé de les prolonger en les réduisant progressivement jusqu'en 2011. L'Italie veut également les prolonger et annoncera en janvier les modalités.