Les syndicats de Virgin ont indiqué jeudi envisager une liquidation rapide de l'enseigne qui emploie un millier de salariés, insistant sur leur volonté d'obtenir un financement décent du plan social, alors que le tribunal de commerce doit examiner lundi les offres de reprise.
"On s'achemine vraiment vers une liquidation", la décision pouvant intervenir dès la semaine prochaine, a notamment déclaré Ahcène Bouzit (FO), lors d'un petit rassemblement de salariés à Paris devant le magasin des Grands boulevards de l'entreprise en redressement judiciaire depuis mi-janvier.
La veille, la direction du distributeur de produits culturels avait indiqué qu'aucune nouvelle offre n'avait été déposée à l'issue du délai fixé par le tribunal de commerce, qui après un premier examen le 23 mai, avait jugé les propositions insuffisantes.
Le tribunal doit de nouveau se pencher sur les offres lundi et pourrait rendre sa décision dans les jours suivants.
Selon les syndicats, les offres encore en lice ne portent que sur une soixantaine de postes fermes, alors que Virgin emploie 960 salariés dans 26 magasins.
Le groupe Cultura, spécialiste des loisirs créatifs, qui proposait de reprendre les magasins d'Avignon (17 postes) et Marseille (35 postes), a décidé de retirer son offre pour la cité phocéenne.
Vivarte, groupe multi-enseignes de prêt-à-porter et chaussures (marques André ou La Halle), qui s'était positionné sur 10 sites, est désormais intéressé par 9 sites. Pour Guy Olharan (CGT), l'offre a néanmoins été améliorée, car l'entreprise propose désormais "40 offres fermes" de transferts de contrats pour des caissiers et des propositions de reclassements pour 90 autres, alors qu'elle n'offrait auparavant que des propositions de reclassement, exigeant un dépôt de candidatures.
L'espagnol Zara (groupe Inditex) et la foncière Unibail reprendraient des emplacements, mais sans engagement salarial, tandis que Lagardère, un des actionnaires, a fait 80 propositions de reclassement, sans toutefois préciser la nature des postes, selon les syndicats.
En outre, Carrefour a adressé une lettre d'intention à l'administrateur judiciaire, concernant une potentielle reprise du site de Bayonne, et les salariés ont un projet de Scop (coopérative) pour Marseille.
D'après les syndicats, le budget du plan social à venir est désormais de huit millions d'euros, alors qu'il faudrait 15 millions pour que ce soit "décent". En outre, selon M. Olharan, les salariés des filiales (Virgin café, Virgin méga et Virgin partners) y ont été intégrés, soit une quarantaine de personnes à ajouter aux 960 salariés.