Onze syndicats d'Air France (PA:AIRF), tous métiers confondus, appellent à une nouvelle grève le 30 mars, à la veille du week-end de Pâques, pour exiger de nouveau une augmentation générale de 6% des salaires, a appris jeudi l'AFP de sources syndicales.
Il s'agit de la troisième journée de grève après celle du 22 février, qui avait conduit à l'annulation d'un quart des vols, et celle déjà programmée le 23 mars.
Les organisations de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), d'hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et SUD) se réuniront le 26 mars pour décider des suites du mouvement, ont indiqué ces mêmes sources.
A cette date, l'intersyndicale décidera "de ce qui va se passer après", a déclaré Grégoire Aplincourt du Spaf, deuxième syndicat de pilotes. "Air France compte les jours (de grève) aujourd'hui, si elle continue à jouer à ça, on sera forcé de continuer".
"On fait ça en deux temps pour laisser une chance à la négociation", a commenté Sandrine Techer du SNPNC.
L'Unac, syndicat représentatif parmi les hôtesses et stewards, appellera également à la grève le 30 mars, a indiqué à l'AFP sa représentante, Flore Arrighi.
Les onze syndicats exigent à l'unisson une revalorisation des grilles salariales de 6% pour compenser, disent-ils, la perte de pouvoir d'achat subie depuis 2011, date de la dernière augmentation générale.
Pour 2018, la direction d'Air France a décidé d'appliquer une augmentation générale de 1% en deux temps et d'accorder, pour les personnels au sol uniquement, une enveloppe de 1,4% consacrée aux augmentations individuelles (primes, promotions, ancienneté...).
Les syndicats appelant à la grève jugent cette proposition insuffisante au regard des résultats financiers de la compagnie (bénéfice d'exploitation de 588 millions d'euros) et des efforts consentis par le passé.
Certes, "Air France a eu de bons résultats en 2017", mais ses concurrents "ont eu une meilleure performance au niveau économique", a déclaré Élisabeth Borne jeudi sur France Inter. La compagnie "doit avoir des marges de manœuvre pour renouveler sa flotte d'avions", a développé la ministre des Transports, en appelant les syndicats "à la responsabilité".