François Hollande juge que "le temps est venu" de faire une "pause fiscale", notamment grâce à "l'engagement de substantielles économies", dans une interview publiée vendredi dans Le Monde.
Le chef de l'Etat "gage" par ailleurs que "nous pourrons revoir légèrement à la hausse la prévision de croissance pour 2014" dans le cadre du projet de budget présenté fin septembre.
Interrogé dans Le Monde sur un "ras-le-bol fiscal" qui règnerait dans l'opinion selon le ministre de l'Economie Pierre Moscovici, le président de la République souligne que "dans le programme de stabilité présenté par la majorité précédente, le niveau des prélèvements obligatoires devait atteindre près de 46% de la richesse nationale en 2015 !"
"N'imputons pas au gouvernement Ayrault ce qui a été décidé par d'autres", souligne M. Hollande.
"Mais je reconnais qu'à l'automne 2012, face à l'ampleur des déficits, un effort supplémentaire a été demandé aux Français. Notamment aux plus favorisés, mais pas seulement", relève le chef de l'Etat.
Selon lui, "grâce à l’engagement de substantielles économies, le temps est venu de faire – plus tôt qu'il n'avait été prévu – une pause fiscale". "C'est pourquoi l'option de la CSG a été écartée" pour financer la réforme des retraites, explique M. Hollande. C'est aussi pour cette raison, poursuit M. Hollande, que "le barème d'impôt sur le revenu sera réindexé".
"Pour les entreprises, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault s'est engagé à ne pas alourdir le coût du travail et à ne pas amputer leurs marges", rappelle le président de la République. "Nous n'allons pas leur reprendre d'une main ce qu'on leur a donné de l'autre avec le Crédit d'impôt (CICE)", renchérit-il.
Le chef de l'Etat salue le fait qu'un "mouvement de reprise en France et en Europe se dessine". "Je gage que nous pourrons revoir légèrement à la hausse la prévision de croissance pour 2014", ajoute-t-il, précisant que le gouvernement l'indiquerait "fin septembre, au moment de la présentation du projet de loi de finances".