Pour devenir propriétaires de leur résidence principale, les Français doivent souvent faire des concessions, en s'éloignant de la zone recherchée et achetant un logement plus petit que celui de leurs rêves, selon une étude publiée lundi par le Crédit Foncier.
Six Français sur dix (61%) ayant acquis un bien immobilier affirment avoir dû faire des concessions par rapport à leur projet initial, lit-on dans cette enquête réalisée auprès de 3.700 personnes - clientes ou non de la filiale du groupe bancaire BPCE.
Une proportion qui monte jusqu'à 76% à Paris et dans certaines communes de la petite couronne, selon ce document intitulé "Parcours d'acquisition de la résidence principale: du rêve à la réalité".
Les ménages qui ont accédé à la propriété en faisant des concessions ont ainsi, le plus souvent, dû s'éloigner du lieu où ils souhaitaient acheter (21%) et acquérir un logement plus petit qu’espéré (20%), ont précisé les personnes sondées pour cette enquête, diffusée avant le Salon national de l'immobilier, du 3 au 6 avril à Paris.
Pour réaliser leur acquisition, trois personnes sur dix (29%) ont dépassé leur budget initial, en moyenne de 10%, apprend-t-on encore.
Elles ont pour ce faire augmenté la durée de leur prêt immobilier (32%), eu recours à un don ou un prêt familial (21%) "pour les plus modestes", précise le Crédit Foncier.
Les plus fortunés, eux, ont augmenté la mensualité de leur prêt (35%) ou ont ponctionné leur épargne (35%).
Si ces ménages ont consenti de tels sacrifices, c’était qu'ils souhaitaient ne plus payer de loyer à fonds perdu (41%), devenir propriétaires de leur résidence principale (41%) et aménager leur logement selon leurs désirs (40%), ont-ils expliqué.
Et dans deux cas sur trois (65%), la transaction s’est faite après avoir obtenu une baisse de prix, de l’ordre de 8%, révèle aussi l'enquête, selon laquelle environ un Français sur deux (53%) achète au bout d'un an de recherches.
Près de deux tiers (64%) des acquéreurs sont passés par un professionnel de l’immobilier pour mener à bien leur projet, tandis que 24% ont acheté directement à un particulier, indique encore l'enquête.
Logiquement, la recherche d’une maison est plébiscitée par les habitants des zones rurales - 92% des futurs acquéreurs des communes de moins de 5.000 habitants - mais aussi par 37% de ceux des villes de plus de 100.000 habitants.
Et sans surprise, acheter une maison est plébiscité par les familles nombreuses: c'est le souhait de 91% des ménages ayant trois enfants, contre 52% pour ceux qui n’en ont pas. Parmi ceux-ci, 56% cherchent une maison ancienne tandis que 44% veulent faire construire.
Près d'un Français sur cinq (19%) souhaitant acquérir son logement a dû abandonner son projet au bout d'un an de recherches. L’impossibilité d’emprunter une somme suffisante (27%), un niveau de prix jugé trop élevé (21%) ou un refus de prêt (18%) ont le plus souvent motivé cet abandon.