Les entreprises restent "extrêmement prudentes" et prévoient d'augmenter en 2015 les salaires de seulement 2%, moins qu'au pic de la crise de 2008, selon une enquête du cabinet Deloitte dévoilée lundi.
Les prévisions d'augmentations globales (générales et individuelles) sont "dans une tendance proche" de celle de 2014, note le cabinet de conseil.
"Même au plus fort de la crise économique en 2008, les entreprises envisageaient des augmentations autour de 2,4% (contre 3,3% en 2008 avant la crise économique)", souligne-t-il.
Selon Deloitte, une partie de l'explication est à chercher du côté du faible niveau d'inflation, tombée à 0,5% sur douze mois en juillet.
Selon le niveau de responsabilité des salariés, les budgets prévisionnels varient de 1,9% pour les non-cadres à 2,25% pour les cadres supérieurs.
Lueur d'espoir pour les salariés, les concrétisations en 2014 ont été nettement meilleures que ce que les entreprises envisageaient en début d'année: 2,6% au lieu des 2% prévus.
Cette hausse ne tient pas compte de l'évolution de l'épargne salariale (intéressement et participation), qui accuse une baisse de 5 à 10% entre 2013 et 2014, selon les calculs de Deloitte.
L'étude relève "des différences faibles entre les secteurs", même si "les secteurs de l'énergie et de l'assurance se positionnent nettement au-dessus des autres".
La taille des entreprises est en revanche source d'écarts sensibles. Celles de moins de 1.000 salariés ont ainsi offert en 2004 davantage (+2,6%) que les plus grandes (+2%) à leurs salariés non-cadres. Pour les cadres, la différence se creuse (+2,7% et 1,9%).
Deloitte a établi ses prévisions sur la base d'un sondage réalisé fin août auprès d'une centaine de sociétés et son enquête sur les rémunérations repose sur un panel de près de 350 entreprises et 750.000 données individuelles.