PARIS (Reuters) - Aucun médicament ne sera vendu en grande surface, a déclaré jeudi le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, au lendemain de la présentation d'un projet de loi visant notamment à simplifier les conditions d'installation des pharmaciens.
Cette possibilité avait été évoquée par son prédécesseur Arnaud Montebourg. Le ministère de la Santé a quant à lui toujours défendu le monopole des pharmacies sur la vente de médicament et leur rôle de commerce de proximité.
"On ne mettra pas des médicaments (...) en grande surface (...) parce qu'aujourd'hui on ne manque pas de pharmacies, les prix ne sont pas excessifs (...) et ensuite parce qu'il y a une sensibilité forte que j'ai pu mesurer dans mes contacts sur la sécurité sanitaire", a déclaré Emmanuel Macron sur France Inter.
"L'idée que des médicaments, même non prescrits, puissent être vendus en supermarché, c'est un peu une atteinte au modèle de société auquel les Français tiennent", a-t-il ajouté.
Certains supermarchés comme les Centres Leclerc souhaitent commercialiser les médicaments sans ordonnance dans leurs parapharmacies, sous contrôle de pharmaciens. Selon Michel-Edouard Leclerc, les médicaments pourraient alors être vendus 20 à 25% moins cher.
"Rien n'empêche Monsieur Leclerc d'avoir une officine de pharmacien dans son Leclerc ou devant son Leclerc", a dit Emmanuel Macron. "Mais ce pharmacien aura l'indépendance d'un professionnel de santé."
Le ministre de l'Economie a esquissé mercredi les grandes lignes d'un projet de loi qui doit permettre de lever les "blocages" de l'économie française et doper son potentiel de croissance ébranlé depuis la crise de 2008-2009.
Il souhaite notamment faciliter l'ouverture, le transfert et le regroupement des pharmacies, complexes alors que les besoins augmentent.
Emmanuel Macron a par ailleurs indiqué jeudi que des mesures visant à réduire les coûts et les délais d'obtention du permis de conduire seraient annoncées "dans les prochaines semaines".
(Chine Labbé, édité par Yves Clarisse)