Le prix du "petit noir" a augmenté de 4,70% en deux ans en France, le coût moyen d'une tasse de café s'établissant à 1,56 euro, l'augmentation la plus forte étant observée en restauration collective (+9,68%), sur fond de montée en gamme du marché, selon une étude du cabinet Gira Conseil.
Une augmentation importante qui s'explique par une hausse de la consommation du café hors domicile portée par les nouvels tendances du marché, selon le cabinet spécialisé Gira conseil, qui réalise cet indice depuis 2013.
Mais cette hausse reste selon Bernard Boutboul, directeur de Gira Conseil, "anormalement forte, sachant que l'inflation se situe en dessous et que le prix de la matière première ne s'est pas envolé".
Cet "Indice Kfé", publié mardi à l'occasion du salon Equip'Hotel, qui se tient à Paris Porte de Versailles du 16 au 20 novembre, analyse l'évolution du prix du café dans les 22 régions françaises au sein de six circuits de distribution (distribution automatique, cafés-bars-brasseries, hôtels, restaurants, restauration rapide et restauration collective).
M. Boutboul ajoute que cette fois-ci, "les circuits historiquement les moins chers sont ceux qui ont le plus augmenté".
En effet, "l'augmentation la plus importante a été observée en restauration collective, avec un café qui a augmenté de 9,68%, passant ainsi de 62 centimes à 68 centimes", souligne-t-il, précisant que "le café a également fortement augmenté, de 7,7% dans la distribution automatique".
"Est-ce un rattrapage, on ne le sait pas", dit M. Boutboul.
Parallèlement, le service à table "s'est lui calmé", avec une augmentation du prix du café de "0,87%". Dans ce circuit, "ils n'ont pas répercuté l'inflation, le but étant d'en vendre plus", assure-t-il.
En moyenne, en deux ans, "le café a pris 7 centimes en distribution automatique (+7,69 %), 5 centimes dans les cafés, bar et brasseries (+3,65 %), 7 centimes dans les hôtels (+3,70 %), 2 centimes en service à table (+0,87%), et 5 centimes en vente au comptoir (+4 %)", explique le cabinet.
Par régions, le Languedoc-Roussillon a le café le plus cher à 1,94 euro en moyenne, contre 1,91 euro en Ile-de-France, suivi par l'Aquitaine à 1,85 euro.
Le café au prix le plus bas se situe en Corse (1,47 euro), suivi du Poitou-Charentes (1,51 euro) et de la Bretagne (1,53 euro).
Pour les villes de moins de 50.000 habitants, Albi (Tarn) arrive en tête avec un café à 1,92 euro, contre Aurillac (Cantal) où le petit noir n'est affiché qu'à 1,38 euro, soit une différence de 39% entre ces deux villes. Pour les villes de plus de 50.000 habitants, Paris affiche un café à 2,14 euros en moyenne, contre 1,45 euro pour Poitiers (Vienne), soit une différence de 48%.
Selon le cabinet, le marché du café observe également une montée en gamme des produits. On parle maintenant de grands crus, de terroir, on décrypte ses arômes... Les baristi d'aujourd'hui sont de véritables +sommeliers du café+ et aiment transmettre leur savoir-faire aux consommateurs demandeurs de nouvelles expériences gustatives. Le café s'élève comme une boisson de prestige, au même niveau que le vin, et est vendu dans des boutiques spécialisées, empruntant les codes de communication du luxe.
La France arrive au 17ème rang mondial en matière de consommation de café par habitant et par an (5,47 kg). Qu'il soit soluble (15,5% du café consommé) ou torréfié (84,5%), le café est la boisson la plus consommée après l'eau, selon Gira Conseil.