Un représentant de GDF-Suez dans le Pacifique a déclaré vendredi que le groupe d'énergie était victime du "vol" de sa filiale de Wallis et Futuna, dont se sont emparés le roi de Wallis et ses partisans.
"On nous a volé notre société, il n'y a pas d'autre mot", a déclaré à l'AFP Yves Morault, directeur général délégué d'Eau et Electricité de Nouvelle-Calédonie (GDF-Suez) et administrateur de sa filiale, Eau et Electricité de Wallis et Futuna (EEWF).
Le 19 juillet, alors qu'un conflit autour du licenciement d'un employé était enlisé, des fidèles du roi de Wallis, Lavelua, ont investi par la force les locaux de EEWF, dont ils ont arraché les enseignes.
Par lettre, le roi Kapelielé Faupala a notifié au préfet qu'il prenait possession de la société et qu'EEWF n'était plus acceptée dans l'île, protestant contre le licenciement et des tarifs "exorbitants".
Sous la pression de la population, privée d'eau et d'électricité après ce coup de force, des techniciens sont par la suite intervenus, sous l'escorte de forces de gendarmerie.
Actuellement, les accès au site sont toujours bloqués par huit à quinze personnes.
"On peut rentrer par une porte dérobée, gardée par des (gendarmes) mobiles. On essaie d'assurer notre service public dans des conditions, qu'aucune société n'accepterait", a déclaré M.Morault, dénonçant la passivité de l'Etat.
Vendredi, des manifestants ont empêché l'expédition de matériels sur Futuna, dont une partie du réseau est toujours endommagé après le passage du cyclone Tomas en mars dernier.
Des discussions sont en cours avec le préfet pour tenter de calmer la situation tendue autour du site d'EEWF.
Territoire français le plus éloigné de la Métropole, Wallis et Futuna est administré en concertation avec les trois chefferies royales de l'archipel, dont l'influence est prépondérante.