Plusieurs centaines d'ouvriers d'une usine travaillant pour le géant taïwanais de l'électronique Foxconn ont fait grève jeudi et vendredi dans le sud-est de la Chine, a-t-on appris samedi de sources concordantes.
"Les ouvriers ont principalement protesté contre leurs mauvaises conditions" de salaire et de travail, selon Debby Chan, porte-parole des Etudiants et universitaires contre les mauvais comportements des entreprises (SACOM), une association basée à Hong Kong.
Un millier de salariés de l'usine ont manifesté vendredi dans les rues de la ville de Fengcheng, selon la SACOM, qui ajoute que la police anti-émeutes a attaqué les manifestants "au canon à eau et en exerçant des violences physiques" à leur encontre.
Foxconn a pour sa part déclaré samedi dans un communiqué que "cette grève a impliqué 300 personnes et s'est poursuivie jusqu'au 11 janvier" (vendredi), en ajoutant que le conflit avait été résolu et que la plupart des salariés avaient repris le travail samedi.
Le groupe souligne que l'usine ne lui appartient pas mais qu'elle est l'un de ses fournisseurs.
Le nom de l'usine est donné comme étant Xin Hai Yang Precision par une autre organisation de défense des droits des travailleurs, China Labor Watch.
Cette dernière précise que ses ouvriers ne gagnent que 1.300 yuans (157 euros) par mois comme salaire de base, somme qu'ils arrivent parfois à doubler en travaillant 12 heures par jour.
Selon l'employé d'un hôtel proche de l'usine interrogé au téléphone par l'AFP "au moins un millier de personnes ont participé à la grève, et plusieurs salariés ont été emmenés par la police".
"Tout est calme maintenant", a ajouté ce témoin.
Foxconn est très suivi par les organisations de défense des droits du travail, après une vague de suicides (au moins 13) dans ses usines chinoises en 2010, dus, selon les militants, aux dures conditions de travail.
Le groupe --le numéro un mondial des composants pour ordinateurs-- assemble notamment des produits pour Apple, Sony et Nokia et emploie 1,2 million de personnes en Chine.