Vingt anciens responsables de la banque française BNP Paribas (PA:BNPP) en Argentine, dont cinq Français, ont été mis en examen par la justice argentine pour évasion fiscale à auteur de un milliard de dollars, selon le site du ministère public.
"Le juge (Osvaldo Rappa, à l'origine de cette décision) les a mis en examen pour association de malfaiteurs et blanchiment, et a maintenu la liberté provisoire à l'encontre de tous les prévenus", indique la page web officielle fiscales.gob.ar.
Les malversations présumées se seraient déroulées entre 2000 et 2008, et porteraient sur plus d'un milliard de dollars qui auraient ainsi échappé au fisc argentin. BNP Paribas a cessé son activité de banque de détail en Argentine en 2009, selon une source judiciaire interrogée par l'AFP.
Un bureau "clandestin" de la branche argentine de BNP Paribas, situé au 25e étage de l'immeuble de la banque française, au coeur du quartier d'affaires de Buenos Aires, était chargé d'organiser la fuite des capitaux vers des comptes en Suisse, au Luxembourg ou sur l'île de Curaçao.
Ces responsables ont mis en place une "architecture financière à des fins d'évasion à l'étranger de l'argent non déclaré par des clients, parmi lesquels figuraient des chefs d'entreprise, des syndicalistes et même un juge", détaille le site du ministère public qui cite le nom des cadres ou ex-cadres de BNP Paribas mis en cause.
Au moins un de ces responsables travaille encore pour la banque française à l'étranger, selon BNP Paribas.
Le juge Osvaldo Rappa a également ordonné la saisie des biens de ces personnes pour un montant avoisinant les 750 millions de dollars (678 millions d'euros), un record en Argentine, précise le site du ministère public argentin.
En octobre 2015, le procureur argentin de l'Office de la criminalité économique et du blanchiment d'argent (Procelac) Carlos Gonella s'était rendu à Paris pour s'entretenir avec le gouverneur de la Banque de France et le directeur de Tracfin, organisme antiblanchiment du ministère de l'Économie, afin d'obtenir des engagements sur des "échanges d'information".
Interrogés par l'AFP sur le sujet, BNP Paribas et la Banque de France n'avaient pas souhaité réagir à l'époque.