La recapitalisation des banques grecques, pierre angulaire du plan de redressement de l'économie de la Grèce, est au centre des discussions vendredi entre les représentants de la troïka, UE, BCE et FMI, et des responsables grecs, a-t-on indiqué de source bancaire.
Matthias Mors, représentant de la Commission européenne, Klaus Masuch de la Banque centrale européenne (BCE) et le Danois Poul Thomsen du Fonds monétaire international (FMI) ont rencontré vendredi matin les dirigeants de la Banque nationale de Grèce (BNG), Alpha et la Banque du Pirée.
Un rendez-vous est également prévu avec le gouverneur de la Banque de Grèce, Georges Provopoulos, et le Fonds hellénique de stabilité financière (FHSF), chargée de diriger l'opération de recapitalisation.
Ayant déjà reçu une avance de près de 50 milliards d'euros de prêts européens, les banques grecques sont contraintes d'achever leur processus de recapitalisation d'ici fin mai, selon un nouveau délai accordé par la BdG, un mois plus tard qu'initialement prévu.
La condition préalable pour cette opération, afin de garantir leur autonomie de direction, est la participation du secteur privé à hauteur d'au moins 10% du capital final de chaque banque.
Cette condition pourrait poser problème à la BNG, numéro un du secteur, en cours de fusion avec Eurobank, et dont les besoins en argent frais venant du privé pourraient atteindre 1,5 milliard d'euros, somme considérée comme trop importante.
Selon la presse économique grecque, la troïka redoute la fusion BNG-Eurobank, qui entraînerait la formation d'un mastodonte bancaire, contrôlant près de 40% du marché.
Côté grec, les responsables tiennent à mener à bien cette fusion annoncée depuis plusieurs mois, et craignent des répercussions négatives en chaîne den cas d'annulation de l'opération.
Les deux autres banques Alpha et Banque du Pirée ont lancé le processus.
Mardi, Alpha Bank a annoncé se lancer à la recherche de 550 millions d'euros d'investissements privés pour parachever sa recapitalisation.
La Banque du Pirée, devenue deuxième en Grèce après une série d'absorptions dont celle des filiales de banques chypriotes en Grèce, doit réunir son assemblée générale d'actionnaires le 12 avril pour sa propre augmentation de capital, qui portera sur un montant de 400 millions d'euros, a-t-elle précisé vendredi.
Le besoin en recapitalisation total de la Banque du Pirée a été estimé à 7,335 milliards d'euros, le solde étant versé par le Fonds Héllénique.