La Bourse de Paris a reculé de 1,78% jeudi, se stabilisant tout juste au dessus de 3.000 points, dans un marché qui souffre d'une perte de confiance avec des investisseurs inquiets d'une contagion de la crise de la dette dans la zone euro.
A la clôture, l'indice vedette a lâché 54,61 points à 3.010,29 points, dans un volume d'échanges de 2,62 milliards d'euros.
Dès l'ouverture, le marché s'est inscrit dans le rouge allant jusqu'à céder près de 2% à la mi-journée. Un indicateur sur l'emploi américain bien orienté, a permis à la cote de se redresser mais sans grande conviction et la tendance baissière a vite repris le dessus face aux inquiétudes des marchés sur l'Europe.
"Les investisseurs +vendent l'Europe+ (cèdent les titres européens, NDLR), effrayés par la crise de confiance et le désordre dans la zone euro", résume Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.
Le clivage des deux côtés de l'Atlantique s'accentue comme en témoignent les indices boursiers: depuis le début de l'année, le Dow Jones a gagné quelque 2,6% alors que le CAC a perdu 20%, souligne-t-il.
La méfiance qu'inspire l'Europe se traduit aussi par des taux en forte hausse lors des adjudications lancées par les Etats européens. Jeudi, la France et l'Espagne ont levé des fonds à des taux beaucoup élevés qu'auparavant ce qui a également pesé sur le moral des boursiers.
Outre qu'ils sont signe de méfiance, ces taux élevés ont un impact négatif sur la croissance future des Etats et à terme sur les performances des entreprises. "Nous sommes dans un cercle vicieux dont il semble difficile de sortir", a souligné M. de Villepion.
Face à ces inquiétudes, l'annonce d'une baisse plus importante que prévue des nouvelles inscriptions hebdomadaire au chômage aux Etats-UNis pour la troisième semaine de suite, n'a pas permis de renverser la tendance.
Tout comme la rapide formation d'un gouvernement en Italie qui a pourtant été saluée dans les salles de marché..
Seule Essilor, valeur défensive par excellence (peu dépendante de la conjoncture), a réussi à rester dans le vert (+1,24% à 52,87 euros).
Les valeurs bancaires étaient une nouvelle fois en première ligne, plombées par une étude de Fitch traitant de l'impact potentiel de la crise européenne sur les banques américaines et par la dégradation de la note de 10 banques publiques allemandes par Moody's.
BNP Paribas perdait 4,62% à 28,48 euros, Crédit Agricole (-4,71% à 4,29 euros) et Société Générale (-3,91% à 16,94 euros).
EDF faisait partie des plus fortes baisses de la cote (-5,09% à 18,82 euros) alors que Natixis est passé d'"acheter" à "neutre" sur la valeur.
Peugeot cédait 2,59% à 12,81 euros. La direction du groupe a confirmé que son groupe comptait finir l'année proche de l'équilibre opérationnel et que le flux de trésorerie sera dans le rouge en 2011.
Arkema cédait 4,81% à 43,29 euros, affecté par les prévisions de net ralentissement de la croissance dans le secteur de la chimie en 2012.