PARIS (Reuters) - Laurent Wauquiez a pris mercredi ses distances avec Sens commun, émanation politique de la Manif pour tous, en menaçant d'exclure ses membres des Républicains (LR) en cas d'alliance avec des figures du Front national.
Le héraut de l'aile droitière de LR, favori pour prendre la présidence du parti en décembre, a réagi là à des propos du président de Sens commun, Christophe Billan, pour qui un accord avec Marion Maréchal-Le Pen ne poserait "aucun problème".
"Si je suis élu, notre ligne sera très claire : il n'y a aucune alliance avec des élus du Front national et tous ceux qui ne partagent pas cette ligne ne feront pas partie de mon équipe", a déclaré le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, invité de RTL.
"S'il y a le moindre passage à l'acte, ils n'auront plus leur place. Notre famille a besoin de retrouver de la clarté", a-t-il ajouté, tout en revendiquant le droit de s'adresser à l'électorat frontiste.
"A ce stade, il y a eu des propos qui ont été beaucoup trop légers", a encore dit Laurent Wauquiez, lui-même accusé par certains cadres modérés de LR de dériver vers l'extrême droite et d'entretenir des relations trop étroites avec Sens commun.
S'exprimant dans le magazine L'Incorrect, Christophe Billan s'est dit prêt à participer "avec bonheur à l'élaboration d'une plateforme réunissant toutes les bonnes volontés d'une droite véritable".
"Si Marion Maréchal-Le Pen vient demain avec ses idées rejoindre une plateforme, cela ne me posera aucun problème", a-t-il poursuivi à propos de l'ex-députée du Vaucluse, nièce de Marine Le Pen et petite-fille du cofondateur du FN.
Le secrétaire général de LR, Bernard Accoyer, a réagi mardi en déclarant dans un communiqué qu'il n'y aurait jamais "d'accord politique, programmatique ou d’autre nature avec l’extrême-droite ou ses élus".
Laurent Wauquiez devait déposer mercredi son dossier de candidature à l'élection pour la présidence de son parti, qui aura lieu les 10 et 17 décembre.
(Simon Carraud, édité par Jean-Philippe Lefief)