PARIS (Reuters) - Les valeurs du jour mardi à la Bourse de Paris où l'indice CAC 40 a enregistré une troisième séance consécutive de forte chute (-2.55% à 4.263,94 points). Les marchés d'actions ont subi un retour brutal de l'aversion au risque sur des craintes entourant la demande mondiale, dont la faiblesse se matérialise dans les cours des matières premières. Autre facteur négatif : la décision d'Athènes, d'avancer l'élection présidentielle pour laquelle le parti Syriza, opposé au plan de redressement européen du pays, est donné en bonne place.
* ORANGE (-5,04% à 13,845 euros) a accusé la plus forte baisse du CAC 40 sur des prises de bénéfice alors que le conseil d'administration de BT (-1,9%) était réuni mardi pour discuter notamment d'une possible acquisition de l'opérateur télécoms britannique O2 ou de son concurrent EE, une coentreprise entre Deutsche Telekom (-3,43%) et ORANGE. Depuis son récent plus bas (10,2 euros le 16 octobre), Orange a grimpé de 35,74%.
* CAPGEMINI (-4,48% à 58,01 euros) a accusé la deuxième plus forte baisse du CAC 40, Deutsche Bank ayant entamé le suivi de la valeur en recommandant de la "vendre" avec un objectif de cours de 52 euros.
* Les cycliques, les bancaires et les valeurs exposées à la consommation ont été pénalisées par les doutes grandissants sur la croissance mondiale.
CARREFOUR a lâché 4,14% à 23,705 euros, alors que le secteur de la distribution européen a été affecté par un nouveau "profit warning" des supermarchés britanniques Tesco (-6,62%).
CRÉDIT AGRICOLE a perdu 4,13% à 10,8 euros, SOCIÉTÉ GÉNÉRALE 3,66% à 37,23 euros et BNP PARIBAS 3,42% à 49,98 euros.
ALCATEL-LUCENT a lâché 4,03% à 2,715 euros, BOUYGUES 3,63% à 29,97 euros.
* SAINT-GOBAIN a encore abandonné 3,58% à 33,66 euros au lendemain d'une chute de 6,24% consécutive à l'annonce de son projet de prise de contrôle pour 2,75 milliards de francs suisses (environ 2,3 milliards d'euros) du chimiste suisse Sika (-3,73%), dont le management s'est déclaré très hostile à l'opération. Plusieurs analystes s'interrogent sur le prix de la transaction et sur la capacité de Saint-Gobain de mener à bien cette opération. Raymond James a abaissé sa recommandation de "surperformance" à "performance en ligne" sur la valeur.
* Le secteur des voyages (-3,21%) a accusé le plus net recul en Europe. AIR FRANCE-KLM (-5,77% à 8,173 euros) a enregistré la plus forte baisse du SBF 120. Des analystes de Bank of America Merrill Lynch évoquent de possibles avertissements sur résultats à venir dans le secteur des compagnies aériennes, la baisse des cours du pétrole masquant, selon eux, les difficultés de certains groupes.
* L'ÉNERGIE (-1,98%) a poursuivi sa glissade, toujours plombée par les cours du pétrole, le baril de Brent restant sous la barre des 67 dollars (-41% depuis fin juin).
TOTAL a perdu 2,49% à 43,23 euros et TECHNIP 0,76% à 48,6 euros. VALLOUREC, sur laquelle Natixis a abaissé son objectif de cours de 32,50 à 26,90 euros avec un conseil à "neutre", a chuté de 5,16% à 23,54 euros.
* EURONEXT a perdu 4,42% à 23,57 euros. Intercontinental Exchange (ICE) a annoncé la cession de sa participation résiduelle dans l'opérateur boursier (environ 6% du capital) à un prix de 23 euros par action représentant une décote d'environ 6,7% par rapport au cours de clôture d'Euronext lundi soir.
* GEMALTO (+0,26% à 65,12 euros) a été la seule valeur du CAC 40 à finir en hausse. Le groupe a annoncé le lancement d'une nouvelle gamme de fonctionnalités de sécurité pour les documents d'identité en polycarbonate afin de renforcer la protection contre la fraude.
* EUROFINS SCIENTIFIC (+3,47% à 207,1 euros) a signé la plus forte hausse de l'indice SBF 120. HSBC a relevé sa recommandation de "sous-pondérer" à "neutre" sur la valeur au lendemain de l'annonce de l'acquisition d'une société américaine, Boston Heart Diagnostics Corporation.
* HERMÈS INTERNATIONAL a clôturé en hausse de 2,64% à 301,8 euros après avoir touché un nouveau plus haut historique à 304,75 euros. Natixis et Oddo Securities ont souligné à leur tour les qualités opérationnelles du sellier et l'élargissement de son flottant avec la distribution à venir des titres détenus par LVMH (-2,0% à 142,0 euros).
(Alexandre Boksenbaum-Granier et Raoul Sachs, édité par Cyril Altmeyer)