La ministre du Travail Myriam El Khomri a estimé samedi sur France Inter que les 40.000 emplois créés en 2015 et une croissance en hausse mais trop peu en 2016, n'étaient "pas suffisants" pour inverser la courbe du chômage.
"Nous sommes dans une situation différente des années précédentes. Après plusieurs années de destruction d'emplois, nous avons en 2015 créé 40.000 emplois. Ca veut dire qu'il y a une reprise de l'activité économique mais cette reprise est encore timide", a déclaré la ministre.
"La croissance avec 40.000 créations d'emplois ce n'est pas suffisant pour faire reculer le chômage", a-t-elle dit, rappelant qu'il y avait chaque année "entre 800.000 et 850.000 entrées sur le marché du travail" pour environ "700.000 départs à la retraite".
A l'avant-veille de concertations à Matignon avec les partenaires sociaux sur le plan d'urgence pour l'emploi annoncé par François Hollande, la ministre a souligné que le gouvernement souhaitait avant tout "accélérer la formation des demandeurs d'emplois les moins qualifiés".
"Avec des prévisions de croissance à 1,5% par exemple sur l'année 2016, ce n'est pas suffisant, notamment pour les personnes les moins qualifiées", a-t-elle répété.
En France, a-t-elle expliqué, le chômage concerne avant tout des personnes "peu ou pas qualifiées : près de deux millions de demandeurs d'emplois qui n'ont pas le niveau Bac, près de 680.000 qui ont un niveau inférieur au CAP".
"Il y aura des créations d'emplois en 2016 mais elles ne bénéficieront pas aux personnes les moins qualifiées", a poursuivi la ministre, en expliquant qu'"aujourd'hui quand l'Allemagne forme deux demandeurs (d'emploi) sur dix, nous c'est un sur dix, l'Autriche quatre sur dix".
Mme El Khomri a ajouté qu'une des priorités du gouvernement était donc d'"amplifier" l'action en faveur de la formation des demandeurs d'emplois, "sens des mesures" que détaillera le président de la République le 18 janvier.
Le chef de l'Etat a annoncé le 31 décembre un plan d'urgence, comprenant plusieurs volets: 500.000 formations supplémentaires pour les chômeurs, une nouvelle prime à l'embauche pour les PME et un "effort" pour l'apprentissage