Wall Street repartait en territoire négatif mardi en mi-séance, les investisseurs réagissant aux gros titres alarmants sur la situation en Ukraine, et après des indicateurs mondiaux inquiétants: le Dow Jones baissait de 0,08% et le Nasdaq de 0,80%.
Vers 16H00 GMT, le Dow Jones Industrial Average cédait 12,72 points à 16.160,52 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, lâchait 32,20 points à 3,990,50 points, repassant sous le seuil psychologique des 4.000 points.
Le Standard & Poor's 500 reculait de 0,08% ou 1,50 point, à 1.829,11 points.
Le bref rebond des indices de la place new-yorkaise après une semaine particulièrement difficile à Wall Street aura été de courte durée.
"Il est très clair que les gros titres sur l'Ukraine et la Russie (...) qui laissent la porte ouverte à un conflit" ouvert entre les deux pays "ne font rien pour stimuler l'appétit d'acheter des investisseurs", a relevé Dan Greenhaus, de BTIG.
Les autorités de Kiev ont déployé des forces armées dans l'est du pays pour faire face aux séparatistes pro-russes et à Moscou, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a estimé mardi que l'Ukraine était "au bord de la guerre civile".
Une nouvelle escalade des tensions entre les deux pays serait, selon M. Greenhaus, "une mauvaise nouvelle à tous points de vue", pour le marché comme pour l'économie.
Des indicateurs contrastés de la Chine aux Etats-Unis en passant par l'Europe accentuaient la frilosité du marché.
Aux Etats-Unis, l'activité manufacturière de la région de New York a ralenti contre toute attente en avril tandis que l'indice immobilier NAHB a déçu en affichant une progression moins prononcée que prévu ce mois-là.
En revanche, plus encourageant pour l'économie américaine, la balance américaine des flux de capitaux investis à long terme est nettement repassée dans le vert en février, selon des chiffres du département du Trésor.
En Chine, la deuxième puissance économique mondiale, si le volume des prêts accordés par les banques a rebondi en mars par rapport à février, il a déçu les analystes en affichant un repli de 1% par rapport à mars 2013.
En Allemagne, les attentes des milieux d'affaires concernant la conjoncture pour les six mois à venir, mesurées par le baromètre mensuel ZEW, se sont une nouvelle fois dégradées en avril, un mauvais signe pour l'activité du moteur de la croissance de la zone euro.
Face à ces nouvelles peu riantes, le soutien apporté par les résultats jugés "relativement favorables des membres du Dow Jones Coca-Cola et Johnson & Johnson" par les experts de Charles Schwab, ne suffisaient pas à redonner des couleurs au marché.
Après un premier trimestre meilleur qu'attendu, où son bénéfice net a grimpé de 35%, Johnson & Johnson a relevé sa prévision de résultat annuel. Son titre prenait 1,37% à 98,47 dollars.
Aidé par de solides ventes, le géant américain des boissons sans alcool montait de 4,11% à 40,32 dollars, le marché saluant des ventes plus solides qu'attendu au premier trimestre.
- Herbalife repart en baisse -
Le groupe de compléments nutritionnels Herbalife, accusé de faire reposer son activité sur une vaste fraude, reculait de 2,18% à 52,58 dollars après la publication mardi d'informations du New York Post faisant état de l'ouverture d'une enquête du ministre de la Justice de l'Etat de New York, Eric Schneiderman. Interrogés, ses services n'ont pas souhaité faire de commentaires.
Poursuivant leur mouvement de recul observé depuis fin mars, certains grands titres du Nasdaq étaient particulièrement touchés par le pessimisme croissant du marché mardi matin: Netflix plongeait de 4,32% à 317,25 dollars, Facebook de 2,45% à 57,45 dollars, Tesla de 3,00% à 192,15 dollars et Google (classe C) de 1,41% à 525,00 dollars à la veille de la parution de ses résultats.
General Electric lâchait 0,12% à 25,68 dollars alors que, selon le Wall Street Journal, son PDG pourrait terminer son mandat à la tête du conglomérat industriel plus tôt que prévu.
Le marché obligataire avançait. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait à 2,621% contre 2,639% lundi soir, et celui à 30 ans à 3,463% contre 3,484% à la précédente clôture.