PARIS (Reuters) - L'équilibre entre offre et demande d'électricité en France devrait rester tendu au cours de l'hiver 2020-2021, notamment de mi-novembre à décembre en cas de froid précoce, mais le risque de déséquilibre apparaît écarté avant cette période, selon les nouvelles projections du gestionnaire des lignes à haute tension RTE publiées vendredi.
Dans le contexte de la crise du coronavirus, qui a perturbé les travaux au sein des centrales nucléaires d'EDF (PA:EDF) et donc leur disponibilité, RTE a redit dans un communiqué que l'hiver prochain demeurait "sous vigilance particulière" en matière de sécurité d'approvisionnement après avoir actualisé ses premières prévisions, annoncées en juin.
Le programme de maintenance des réacteurs s'est toutefois déroulé "de manière satisfaisante" cet été - ce qui s'est traduit par une légère réévaluation à la hausse de la disponibilité attendue du parc nucléaire -, tandis que la consommation reste en retrait d'environ trois à quatre points par rapport à "une année normale" et s'annonce moins importante que les hivers précédents.
RTE a donc réévalué ses prévisions "dans un sens légèrement favorable", principalement pour la période allant d'octobre à mi-novembre, "où le risque de déséquilibre apparaît dans l'ensemble écarté".
Ses analyses font dans le même temps apparaître "une probabilité de tension élevée fin novembre – début décembre en cas de froid précoce", la société soulignant que le retour des réacteurs nucléaires de Flamanville (Manche) "sera particulièrement suivi, à la fois pour l'équilibre national et local dans le grand Ouest".
Pour les premiers mois de 2021, la situation apparaît en outre "proche de celles rencontrées les hivers derniers".
Le recours à des moyens permettant de réduire la consommation au cours de l'hiver prochain est "probable" en cas de températures significativement inférieures aux normales de saisons et le recours au "délestage ciblé" (des coupures volontaires) de ménages "ne peut être totalement exclu", RTE écartant cependant une nouvelle fois le risque d'interruptions involontaires sur l'ensemble du pays ("black-out").
RTE souligne toutefois que l'évolution de la situation sanitaire induit encore une forte incertitude sur ses données prévisionnelles, qui seront une nouvelle fois actualisées mi-novembre.
(Benjamin Mallet, édité par Blandine Hénault)