Le fabricant de cosmétiques américain Avon Products, spécialisé dans les cosmétiques vendus en porte-à-porte, a annoncé jeudi le départ de sa PDG, poussée vers la sortie par des financiers, ce qui faisait chuter le titre à Wall Street.
Sheri McCoy, à la tête d'Avon Products depuis 2012, va quitter ses fonctions le 31 mars.
Elle est la deuxième grande patronne américaine cette semaine à quitter ses fonctions, sous la pression d'investisseurs activistes, qui sont en quête de gros retours sur investissements. Mercredi, Irene Rosenfeld, la PDG de Mondelez, le fabricant des biscuits Lu et des chocolats Côte d'Or, a cédé les rênes face aux pressions des très influents financiers américains Bill Ackman et Nelson Peltz.
Avon, qui traverse une passe difficile, a recruté le cabinet de chasseurs de têtes Heidrick & Struggles, pour trouver un(e) remplaçant(e).
Le départ de Mme McCoy intervient au moment où les ventes ne cessent de décliner. Lors du deuxième trimestre achevé fin juin, le chiffre d'affaires a diminué de 3% à 1,4 milliard de dollars pour une perte nette de 45,5 millions de dollars. Un an plus tôt, Avon avait enregistré un profit de 33 millions de dollars.
A Wall Street, le titre chutait de 8,01% à 3,10 dollars vers 13H05 GMT dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance.
Pour relancer le groupe, Sheri McCoy avait lancé en mars 2016 un vaste plan de restructuration prévoyant la suppression de 2.500 emplois et le transfert de son siège au Royaume-Uni afin de payer moins d'impôts.
Avon, créé il y a 130 ans à New York par David McConnell, a également cédé 80,1% de ses activités nord-américaines au fonds d'investissement Cerberus.
Mais l'érosion continue des ventes au premier trimestre 2017 a ravivé les critiques des fonds activistes américain Barington Capital Group et suisse NuOrion Partners AG, qui détiennent à eux deux 3% du capital. Le premier a lancé une campagne demandant le départ de Sheri McCoy dont il dénonçait les méthodes de management.
Depuis janvier, les investisseurs activistes ont réussi à obtenir le limogeage de près d'une dizaine de grands patrons, dont ceux de l'assureur AIG, du fournisseur de produits finis à l'automobile et l'aérospatiale Arconic, de la chaîne de fast-food Buffalo Wild Wings et du groupe ferroviaire Railroad CSX Corp (NASDAQ:CSX).