Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) juge que de nouvelles mesures de soutien à la croissance sont "nécessaires" aux Etats-Unis, selon un document officiel publié vendredi à Washington.
"Face à une reprise toujours dépendante du soutien des autorités, à la montée des risques et aux défis considérables concernant la situation budgétaire à long terme et le système financier, des mesures supplémentaires et décisives sont nécessaires pour permettre de parvenir à une croissance stable à moyen terme et de limiter les risques de contagion à l'étranger", indique ce document.
Cette vue reflète l'opinion exprimée lundi par les administrateurs du Fonds à l'occasion d'une réunion ayant permis de valider les consultations entre l'organisation multilatérale et les Etats-Unis dans le cadre de l'évaluation de l'économie de ce pays.
Le FMI a publié vendredi le rapport établi par ses services à cette occasion, dont le ton est nettement moins optimiste que les conclusions "préliminaires" qui en avaient été publiées le 8 juillet.
A l'époque, les services du FMI jugeaient que la réponse des Etats-Unis contre la crise avait été "puissante et efficace" et que la reprise commençait à "s'enraciner de plus en plus".
Le Conseil d'administration du Fonds, ne qualifie désormais plus la réponse des autorités que de "massive", et note simplement que l'économie américaine est "en train de se reprendre". Le FMI ne modifie cependant pas ses prévisions de croissance, qui sont de 3,3% en 2010 et 2,9% en 2011.
Il est en revanche d'accord avec le passage initial du rapport qui jugeait les Etats-Unis trop optimistes sur leur capacité à stabiliser leur dette publique d'ici à 2015 et juge que le pays devra réaliser un "ajustement budgétaire" supérieur à ses prévisions, ce qui imposera d'agir "sur les dépenses et les recettes de l'Etat".
Mais cette fois-ci, les administrateurs estiment que les Etats-Unis peuvent se montrer moins ambitieux dans leurs projets de réduction du déficit à court terme "si les risques qui pèsent sur la croissance se matérialisent", et à condition de les "accompagner de mesures renforçant la crédibilité [de leurs engagements] à moyen terme".
Ils adoptent ainsi une position beaucoup plus nuancée que celle exprimée la semaine dernière par le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, pour qui l'heure n'est plus aux plans de relance pour stimuler l'économie mondiale, mais à la rigueur pour assainir des finances publiques victimes d'une détérioration sans précédent.